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PSA casse les usines et l’emploi.

Publié le 14 juin 2011 par Npa_le_havre @NPA_Havre

En dévoilant une note confidentielle, la CGT a rendu public le projet de suppression de plusieurs milliers d’emplois chez PSA, en Espagne et en France. La fermeture de l’usine d’Aulnay, planifiée pour 2014, signifierait la suppression de 3500 emplois et celle de Sevelnord, prévue pour 2017, en liquiderait 2800. A ces suppressions d’emplois directs il faut ajouter les milliers d’emplois indirects qui disparaîtraient dans ces deux régions déjà touchées dramatiquement par le chômage.

Suppressions d’emplois d’un côté, cadences infernales de l’autre

Depuis des mois, ces usines connaissent suppressions d’équipes, transfert de productions, arrêt des investissements, liquidation des emplois d’intérimaires et des CDD. Pourtant aujourd’hui les chaînes tournent encore à plein régime. Et si la direction supprime des postes de travail sur certains sites, c’est pour augmenter toujours plus la productivité des autres : travail du week-end à Poissy, équipe de nuit à Rennes, passage de 45 à 55 véhicules/heures à Poissy. La recette est simple : augmenter la productivité en faisant tourner les machines au maximum, faire toujours plus pression sur les équipementiers et si cela ne suffit pas, délocaliser dans les pays où les salaires sont plus bas, les règles sociales plus souples et les contraintes fiscales plus faibles. Cette politique engagée depuis plusieurs années connaît une accélération brutale.

Pourtant PSA a connu des ventes de voitures et des bénéfices records en 2010. Le président du directoire du groupe, Philippe Varin, a quasiment multiplié par trois ses rémunérations en 2010 à 3,25 millions d'euros, les autres membres du directoire doublant les leurs.

L’ensemble de la branche automobile et des régions entières sont concernées par la gigantesque réorganisation de ce secteur. Le seul motif de ces fermetures est la recherche de toujours plus de rentabilité, toujours plus de profits. Pour les patrons et les gouvernements à leur solde, la sortie de crise passe par des attaques généralisées contre l’emploi, les salaires et les conditions de travail.

Ces projets datent de plus d’un an, mais PSA voulait attendre le lendemain des élections de 2012 pour les mettre en œuvre. Ce calendrier montre deux choses : la volonté de la direction de ne pas gêner Sarkozy qui avait prêté 3 milliards d’euros au groupe PSA en échange de l’engagement à ne pas fermer de site de production en France, mais aussi que les patrons ne craignent pas d’un possible gouvernement du PS qu’il s’oppose aux licenciements.

Pas question d’attendre 2017, 2014 ou...2012 !

S’il faut moins d’heures de travail la solution ne se trouve ni dans les licenciements ni dans la précarité mais dans le partage du travail entre tous, la réduction des cadences, la fin du travail posté, de nuit, de week-end… Les salariés de Ford à Bordeaux ont prouvé que par la lutte il était possible d'empêcher la fermeture d'une usine.

Ce n’est pas aux salariéEs de payer leur crise, il faut dès maintenant construire la résistance.


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