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Associations et économie sociale & solidaire au co eur du débat

Publié le 15 juin 2011 par Sequovia

groupe sosHier, le Groupe SOS organisait un de ses évènements Alter Mardis sur le thème « Associations, économie sociale et solidaire : solutions concrètes pour changer d’échelle ». Cette conférence s’est tenue à l’amphithéâtre de l’hôpital Jean Jaurès, récemment sauvé par le groupe SOS. L’objectif était d’expliquer les motivations de deux entités (Websourd & Le Renouveau) à rejoindre le groupe.

  • Le groupe SOS

Le groupe SOS se définit comme une entreprise sociale avec pour objectif d’allier l’excellence des professionnels à la conviction des militants. Concrètement, elle propose à des institutions de l’économie sociale et solidaire de bénéficier de l’expertise du groupe SOS dans le cadre de leur gestion administrative, qu’elles soient en phase de développement ou face à des difficultés.

Le groupe SOS combine une double utilité : une société d’investissement où le groupe s’engage à promouvoir des projets d’utilité sociale, sans but lucratif (pas de dividendes reversés) et une société de conseil pour faciliter les orientations stratégiques, les pratiques de gestion et les choix de financement.  Lorsqu’une association devient membre du groupe, elle devient partie prenante du groupement d’intérêt économique (GIE). Il s’agit alors de mettre en commun et de mutualiser les moyens et savoirs du groupe pour en faire bénéficier les associations. Le groupe permet de développer les compétences métiers, manquantes à la filiale associative (comptabilité, marketing, finance…). En plus d’apporter de l’expertise et de maîtriser les dépenses, des économies d’échelle sont réalisées au niveau de l’ensemble des entités du groupe.
Pour Jean Marc Borello, président du Groupe SOS, 3 indicateurs définissent les valeurs de l’entreprenariat social :

  • L’indicateur écologique : facteur intrinsèque aux principes, modes de développement et de régulation de l’économie sociale.
  • L’indicateur social : la redistribution est encadrée et l’écart de salaire ne peut excéder un rapport de 1 à 10.
  • L’indicateur économique : la lucrativité est limitée puisque l’objectif est de parvenir à une situation d’équilibre, l’entreprise est guidée vers un objectif social et non lucratif. La distribution d’intérêts aux actionnaires ne peut excéder 8%.

Le groupe SOS lutte depuis 25 ans contre l’exclusion et compte aujourd’hui 37 entreprises sociales à son actif (18 associations, 1 coopératives de 12 entreprises, 4 publications, 1 GIE et 1 fonds de dotation) pour un budget de 240 millions d’euros.

  • L’intégration de Websourd

En France, on estime le nombre de sourds et de malentendants entre 5 et 6 millions. C’est pour lutter contre leur exclusion qu’a été fondée Websourd, une « société coopérative d’intérêt collectif » de 30 salariés. François Goudenove, son fondateur nous explique comment les nouvelles technologies peuvent aider à favoriser leur intégration. 
Elision est un service développé par Websourd afin de permettre aux sourds et malentendants de pouvoir téléphoner. Depuis un visiophone, un ordinateur ou un autre terminal compatible, une plate-forme d’opérateurs assure l’interprétation ou la transcription de leur conversation téléphonique en temps réel et sans rendez-vous grâce au développement d’un call center.
Plus que faire cesser l’exclusion, Websourd veut faire bénéficier la société des qualités de communication extra verbales des sourds. François Goudenove, ancien ingénieur chez Airbus, explique comment les sourds peuvent rendre plus performante la communication au sein d’un cockpit. Dans un environnement où les situations impliquent des situations d’urgence et de stress, la communication doit être plus fluide, intuitive et imagée.
Si la société existe encore aujourd’hui, c’est grâce au Groupe SOS puisque Websourd connaissait certaines difficultés financières. En effet, le développement de ce service nécessite des investissements lourds que la société n’a pas réussi à collecter via le financement économique classique. Il est assez compliqué d’attirer des investisseurs  lorsque le fonctionnement économique implique une non redistribution des dividendes  sur le capital investi. Websourd, alors en difficulté, a rejoint le groupe SOS en devenant une filiale à part entière, lui permettant ainsi d’avoir recours au crédit bancaire traditionnel de part la crédibilité conférée par le groupe.

  • L’intégration de  »Le Renouveau »

Le Renouveau est une association crée en 1945 par 4 résistantes qui ont fondé un établissement d’excellence scolaire pour les enfants qu’elles avaient cachés pendant l’occupation nazi. L’utilité de la maison a évolué au fil du temps sans jamais s’éloigner de ses valeurs fondatrices à savoir l’excellence scolaire.
Dominique Blairon, le directeur, explique les problèmes de gestion rencontrés ces 5 dernières années et où 3 audits n’ont pas permis de trouver de solutions. Face à ces problèmes, le projet de rénovation de structure apparaissait de plus en plus difficile à mettre en œuvre. Cet éducateur de formation ne disposait pas des compétences nécessaires pour porter la casquette de financier, comptable…pour une telle structure.
L’intégration au sein du groupe SOS a alors permis de trouver des crédits financiers et de mettre en place le projet de réhabilitation.
L’intervention de Dominique Blairon était aussi l’occasion de montrer que les inquiétudes  des parties prenantes de l’association face à la filiation au groupe ont été résolues. En effet, la conservation de l’identité et du patrimoine (bâtiment…) de l’association est effective puisque l’association conserve son nom et son autonomie juridique. Les salariés ont eux aussi été rassurés puisque leur employeur n’a pas changé et ont conservé leur convention collective.

  • Avis de Sequovia

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