
«Ras-le-bol»
Côté syndicat, on évoque un «ras-le-bol» des salariés : «Ce sont eux qui nous poussent à agir ainsi», explique Pierre Faick, délégué CGT. Manque de personnels, matériel usé, salaires trop bas ou encore le manque de dialogue avec la direction sont à l’origine du malaise, selon le syndicaliste. Et surtout, la peur de voir Kéolis toucher aux accords de travail spécifiques des 2300 employés, dont 1500 conducteurs. Arrivée à la tête du réseau en 2008, Kéolis assure toutefois ne pas vouloir modifier ces accords : «On s’est engagé à ne pas y toucher», clame Bruno Danet, directeur général de Kéolis Bordeaux. Au niveau des salaires, la direction estime qu’elle a déjà fait un bel effort lors des dernières Négociations annuelles obligatoires (NAO), qui se sont traduites par une augmentation de 2,2% en moyenne pour les salariés. Un chiffre qui résulte d’une décision unilatérale de la direction, après 17 jours de conflit qui avait paralysé le réseau lors des dernières fêtes de fin d’année. «Des cacahuètes» pour Pierre Faick, qui conteste le chiffre de 2,2% : «La direction a joué sur des variables comme le taux de mutuelle, et en réalité nous n’avons même pas gagné 1% d’augmentation.» Afin de trouver une solution au plus vite à ce conflit, la direction de Kéolis a convoqué l’intersyndicale aujourd’hui à 11h. Mais il est peu probable que les deux parties parviennent à trouver un terrain d’entente. Depuis début 2010, elles se sont en effet rencontrées plus de 130 fois, avec le succès que l’on sait...•
Sébastien Hervier