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Au-delà de l'objectivité

Publié le 17 juin 2011 par Réverbères
Au-delà de l'objectivitéDans de nombreuses situations, les gens recherchent des informations objectives. Combien y a-t-il d’arguments qui sont cassés par un simple « Oui, mais ça, c’est subjectif ! ». L’objectivité est importante, bien sûr. Mais ce n’est pas elle qui permet de comprendre et de donner du sens aux choses.
En Europe, il y a en moyenne 10% de chômage. C’est une information objective, même si elle n’est qu’une « moyenne » et qu’il y a donc des régions où ce pourcentage est bien plus élevé, comme d’autres où il est infime.
Dix pour cent de chômage, est-ce un bien ou un mal ? Le politiquement correct incite à dire que c’est un mal et tous les États mènent des politiques dans l’espoir de réduire ce taux. Le travail est considéré comme une valeur en soi qui est nécessaire pour l’épanouissement tant individuel que collectif. D’un point de vue plus pragmatique, c’est grâce au travail que les sociétés peuvent générer la sacro-sainte croissance. Plus il y a de travailleurs, plus il y a production de richesse… ce qui permet notamment d’assurer les systèmes de sécurité sociale et le paiement des pensions à ceux qui ont terminé leur carrière. Voilà pour le politiquement correct.
Cependant, quand on y réfléchit, il faudrait peut-être changer le regard. On serait ainsi peut-être amené à penser que 10% de chômage, ce n’est pas assez et qu’il faudrait tout faire pour l’accroître. Il ne faut pas être diplômé en sciences du travail pour savoir qu’un des fléaux sévissant dans les entreprises est le nombre important de travailleurs qui n’en ont rien à faire. Ils ne rêvent que d’une chose : cultiver leur potager ou se promener dans les champs… Ils sont un véritable poids pour les entreprises, sont malheureux et coûtent à la société, car ils sont souvent absents, malades, etc. Bref, ce serait bien plus simple de les renvoyer définitivement à leurs loisirs et de ne travailler qu’avec ceux qui souhaitent le faire (ils sont certainement plus nombreux qu’on ne voudrait bien le croire a priori).
Je lisais dernièrement que Bruxelles est la ville la plus embouteillée d’Europe, spécialement aux heures de pointe. Pourquoi ces embouteillages existent-ils ? Parce que tout le monde va travailler au même moment et au même endroit. Il suffirait que la moitié de ces personnes n’aille plus travailler pour qu’il n’y ait plus d’embouteillages, ce qui résoudrait à la fois les problèmes de mobilité et de pollution.
Je pourrais continuer à démontrer que le problème du chômage est qu’il n’y en a pas assez. C’est évidemment une vue subjective. À partir de la même information « 10% de chômage », on peut avoir trois positions : certains diront que c’est très bien ainsi, d’autres que c’est mal et qu’il faut réduire ce taux, d’autres enfin que c’est mal, mais qu’il faut accroître le nombre de chômeurs.
Qui a raison ? Chacun donnera la réponse qui lui convient. En toute subjectivité. Celle-ci est importante. C’est par elle qu’on existe. « Je pense, donc je suis ». L’information objective est importante, car elle permet de situer les choses. Mais elle ne permet pas de leur donner sens. Pour cela, seules les visions subjectives et complémentaires des gens sont indispensables. Lorsqu’on lit un avis avec lequel on n’est pas d’accord, il est peu intéressant de se dire « Quel c…, il n’a rien compris ! ». Il est plus intéressant de penser qu’il y a là une autre subjectivité que la sienne, qui apporte peut-être un autre éclairage et qui peut enrichir notre manière d’aborder les choses. Vous n’êtes pas d’accord avec moi ? Oui, mais ça, c’est subjectif !

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