Faut-il légaliser la connerie ?

Après l'affaire DSK, l'histoire des radars (pédagogiques ou pas), l'épisode Luc Ferry, aujourd'hui, mais ça ne va pas durer, le thème à la mode et à la une des médias et des émissions télé branchées, c'est "Faut-il légaliser le cannabis ?". En fait de légalisation, il s'agit de dépénalisation.
Sujet sérieux s'il en est, mais pris à la rigolade par la plupart des politiques et des grands médias. L'idée est simple : pour arrêter les trafics en tout genre, l'Etat n'a qu'à prendre en main le marché. Finis les réglements de compte entre les bandes, finis les trafics, plus question de casques bleus à Sevran....
Bizarrement, la question n'est pas "clivante". A droite comme à gauche, les avis sont partagés. Personne n'est vraiment pour, personne vraiment comtre, bien au contraire. Comme dirait Eric Raoult, "nous, élus, on voit l'effet". Ou "les faits". Ca dépend l'oreille qu'on a.
D'ailleurs, plus rien n'est clivant. On ne se clive plus entre droite et gauche, entre néo-Franquistes et anciens Républicains. La guerre d'Espagne n'aura plus lieu, sauf peut-être en Espagne, justement, où les Indignados ruminent leur colère, ou à Athènes, où les Grecs se font voir chez eux, et s'étouffent à la fois des gaz lacrymos et des couleuvres que le FMI et d'autres marchands de serpents tentent de leur faire avaler.
Nous, à la Réunion, on s'en fout. Le zamal est en vente quasi libre, et tous les flics de l'île passent tout de même leur temps à récupérer les mégots, culture du résultat oblige.
La vraie question qu'on se pose, c'est : "faut-il dépénaliser la connerie ?". Et accessoirement pénaliser le cynisme, l'exploitation de la misère, la main invisible des marchés (avec empreintes digitales visibles) ?
Pendant qu'on amuse le peuple avec le cannabis, le peuple regarde moins sa misère. Et moins la connerie et le cynisme de ceux qui sont à leur tête. Promis, la prochaine fois, on sera moins sérieux.

François GILLET