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Le sauvetage de la Grèce n'est pas destiné à sauver l'euro

Publié le 17 juin 2011 par Francisrichard @francisrichard

Les dettes réciproquesLes pays européens se sont penchés sur le malade grec il y a un peu plus d'un an. Ils ont alors décidé d'un premier plan d'aide financière à la Grèce. Un an plus tard force est de constater que le traitement s'est révélé totalement inefficace.

Dans un article paru alors sur son blog ici, le 10 février 2010, Dan Mitchell, du Cato Institute , expliquait pourquoi il en serait ainsi. Il donnait quatre raisons à cela :

- le sauvetage de la Grèce récompensera les politiciens qui dilapident les fonds publics et rendra les crises fiscales plus probables

- le sauvetage de la Grèce récompensera les groupes d'intérêts avides et à courte vue, en particulier les fonctionnaires surpayés

- le sauvetage de la Grèce encouragera la corruption en Espagne, en Italie et autres pays
- le sauvetage de la Grèce n'est pas nécessaire pour sauver l'euro.

Le 14 mai 2010 Dan Mitchell donnait, toujours sur son blog ici, la véritable raison du sauvetage de la Grèce. Il reproduisait une infographie parue dans le New York Times du 1er mai 2010 ici [l'image ci-dessus provient de là], qui montrait que les prêteurs de la Grèce, de l'Espagne, du Portugal, de l'Italie et de l'Irlande, étaient principalement la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne...

Le 31 mai 2011, dans un article paru cette fois sur le site du Cato Institute ici, Dan Mitchell ne peut que prédire qu'en cas de nouveau sauvetage de la Grèce ... les mêmes causes produiront les mêmes effets.  
Il ne s'agissait donc pas, et il ne s'agit toujours pas, en premier lieu de sauver l'euro en sauvant la Grèce, même si la monnaie unique, par exemple, est en train de dévisser par rapport au franc suisse. Il s'agissait, et il s'agit toujours d'éviter, que les dettes de la Grèce envers la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne - elles représentent plus de la moitié de son endettement - ne soient plus que des chiffons de papier et viennent détériorer encore la propre santé financière de ces pays seulement un peu moins lourdement endettés qu'elle.

Aujourd'hui la France et l'Allemagne, par les voix de Nicolas Sakorzy et Angela Merkel, ont affirmé qu'ils trouveraient sous peu un accord pour aider une deuxième fois la Grèce et l'empêcher de faire défaut, autrement dit de faire faillite ici. Ce qui ne fera que repousser l'échéance inéluctable.
C'est le scénario similaire à celui d'une banque qui, par crainte que son client ne lui laisse une ardoise importante, augmente encore celle-ci en lui accordant de nouveaux crédits, avec le fallacieux espoir qu'il finira bien par redresser sa situation. Dans le cas du client grec c'est fortement improbable...

Francis Richard 


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