Horta est LE grand carrefour des voiliers du large en zone Atlantique. Il y aussi les Canaries mais Horta a plus de caractère. Lîle de Faial est ainsi plus visitée par des voiliers au long court que par avion et surtout, c’est pour la plupart des bateaux qui rentrent en Europe, la fin du périple. Les bizuths sont devenus expérimentés, les rêves d’escales sont devenus souvenirs et sujet de conversation. Plus qu’ailleurs, la communauté des marins se reconnait, se retrouve et profite de ce dernier rendez-vous entre pairs.
Sans surprise, je retrouve de nombreux collègues croisés tantôt. Et puis les rencontres sont inévitables, même pour les plus misanthropes des marins, ne serait-ce que parce que, dans le mythique bassin nord, l’affluence de la saison nécessite de se mettre à couple sur plusieurs rangées, de

Entre bricoles plus ou moins lourdes qui occupent la plupart et les multiples rendez-vous donnés aux copains, le risque principal à Horta est de ne pas s’éloigner d’un périmètre compris entre le Port et le Peter’s Cafe sport. Je n’échappe qu’à peine à la règle : Une ballade par beau temps pour la Cala do Inferno mais guère plus. Bernard est plus courageux en se rendant à Pico. Je me donne de bonnes excuses : La couture m’a pris une journée, j’ai déjà fait le tour de l’île en 2008 avec Jérôme et puis surtout, le temps est bouché et motive peu aux activités touristiques.
Après tout, le temps de prendre son temps est aussi le privilège et le luxe du grand voyage. J’en goûte les derniers instants en bonne compagnie, dans les restaus, les cafés enfin redevenus très abordables, sur un bateau ou un autre pour un apéro, une fête ou une ventrée de

Le 9 Juin, nous quittons Horta pour l’île de Terceira, à 80 milles de là. Bernard reprend son avion le 11 et quitte définitivement le bord pour retrouver sa famille et se réinstaller en Europe. Depuis Paraty, au Brésil, où il m’a rejoint l’été précédent, nous aurons passé plus de 6 mois cumulés ensemble. Noussavions tous deux que l’expérience pourrait être délicate parfois mais, au final, nos caractères très différents et les nombreux moments de respiration que nous avons aménagés en cours de route ont permis de faire mentir l’adage qui veut que « la meilleure façon de perdre un ami est de naviguer durablement avec lui ». Excellente expérience pour tous deux donc sans aucune ombre notable.
Je reste encore quelques jours à Terceira, le temps de quelques bricoles, 
