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Composer sa plaquette: les bases

Publié le 12 février 2008 par Thibaut Hofer

Niveau laborantin
La création d'une plaquette est un exercice très libre, car les contraintes y sont peu nombreuses, en dehors des impératifs de lisibilité et de visibilité.

Généralement limitée à 4 pages A4 (si pas un simple recto-verso), le message de la plaquette mélange texte en colonnes ou en blocs, et images illustratives.
Scribus 1.3.3.9 sous Ubuntu Gutsy Gibbon

ÉTAPE 1
Préparer son document
Les éléments
La plaquette a beau être un exercice qui offre beaucoup de liberté typographique et illustrative, il ne s'agit pour autant pas de s'éparpiller dans tous les sens.
En premier lieu, il convient de faire un inventaire des éléments à disposition. Dans ce tutorial, vous aurez à présenter Elisa de Catrso Guerra, auteure, au travers d'un entretien. A votre disposition, vous avez donc:
- un texte (clic droit > enregistrer sous) de l'entretien sous forme de questions/réponses
- des images illustratives fournies par l'intéressée, en l'occurence des photos.
Faites un premier choix parmi vos photos, et isolez celles qui vous semblent les plus intéressantes et/ou pertinentes. Ce choix n'est jamais définitif, et peut être complété, amélioré.
Par exemple:
En fonction de la longueur de votre texte et du nombre d'images sélectionnées, il est conseillé de créer un chemin de fer des pages qui composeront votre plaquette. Plusieurs essais sont généralement nécessaires pour bien ordonner sa composition, notamment au niveau typographique. Pour ce tutorial, le chemin de fer n'est pas nécessaire puisque le modèle à suivre vous est fourni.
La typographie
Sélectionnez ensuite les polices qui vont intégrer votre plaquette, et distinguez-les entre polices de corps et de titrage.
En print, il est recommandé de choisir une police de corps avec empattements car ces polices facilitent la lecture. Dans le cas d'une plaquette, comme dans celui d'articles courts, cette règle se nuance. Ce tutorial utilise la famille des Serifa, des polices qui se déclinent en thin, light, roman, etc. Les déclinaisons sont avantageuses pour les nuances à apporter aux textes (bibliographies, anglicismes, citations, mises en valeur...). Comme police de titrage, la Diavlo d'exljbris fera l'affaire. Elle aussi est déclinable en polices de graisses différentes: light, book, medium, bold et black. Cette caractéristique permet de décliner les titres sous différents styles sans déstructurer le caractère. Pourquoi en titrage? Parce qu'elle n'existe pas en version française, et qu'en conséquence, il faudra retoucher l'interlettrage pour chaque accent circonflexe, tréma... Ce qui est négligeable dans un titre l'est moins dans un corps de texte. En outre, cette famille de polices propose de très jolies ligatures.
Les couleurs
L'ambiance d'une plaquette intervient beaucoup sur son attractivité. Les couleurs y jouent un rôle primordial. Pour vous aider, n'hésitez pas à consulter les palettes proposées sur Colourlovers. Même si tout n'est évidemment pas bon à y prendre, de nombreuses palettes offrent des ambiances travaillées et harmonieuses.
Dans le cas de cette plaquette, une ambiance colorée et acidulée donnera l'occasion de laisser s'exprimer votre créativité. Cette palette est une base de travail et pourra être amenée à évoluer.
Cheer up emo kid (electrikmonk, colourlovers.com)
r défaut, si vous avez laissé cette option dans les préférences du logiciel, une fenêtre s'ouvre, qui vous propose de créer un nouveau document. Regardons de plus près les options, et adaptons-les à notre objectif.
Document layout (1)
Par défaut, Scribus propose quatre types de gabarits. Dans le cas de notre plaquette, l'objectif étant une diffusion sur le web (même si imprimable), la page simple est le format le plus indiqué.
Format de la page (2)
De nombreux formats standards sont proposés. Pourquoi privilégier des formats standards? Il est bon de savoir que lorsque vous faites imprimer un document, vous payez le format utile, mais aussi les chutes de papier: ce qui vous est facturé, c'est le papier tel que commandé par votre imprimeur à son propre fournisseur, c'est -à-dire un format standard de papeterie.
Marges (3)
Une option très intéressante de Scribus est de prendre en compte les marges réelles de votre imprimante. Plus besoin de les calculer lorsque vous voulez faire une sortie sur votre imprimante locale.
Les marges sont intéressantes, également, car elles permettent de fixer votre « canevas », la zone dans laquelle vous allez concentrer la lisibilité du document, et notamment les blocs texte. Cette zone doit tenir compte de quelques règles, notamment dans la manipulation du document. Par exemple: comment saisissez-vous une feuille volante? Généralement par le bord droit, quelques centimètres au-dessus du coin inférieur, et votre pouce est bien apparent sur le document. Il est donc déconseillé de positionner du texte (important) dans cette zone. Votre gabarit doit en tenir compte.
Options (4)
On a vu qu'une plaquette comportait 2 à 4 feuillets, rarement plus. Par défaut, vous pouvez déjà indiquer ce nombre de pages.
S'agissant des mesures, elles doivent figurer en millimètres, la mesure la plus courante parce que la plus efficace dans la mise en page. Indispensable, notamment pour les bords perdus, qu'on ne place pas à 0,3 cm mais à 3 mm.
Options de texte (5)
Les cadres de texte automatiques sont utiles pour la réalisation d'un document avec un nombre de pages important, et nous y reviendrons dans un autre tutorial. Pour la réalisation d'une plaquette, cette option serait au contraire handicapante.
est recommandé de créer votre propre palette de couleurs pour ne pas avoir à chercher partout comment remplir vos blocs, coloriser votre typo, etc.
Ouvrez Edition > Couleurs, puis cliquez sur Effacer les couleurs inutilisées. Cette action a pour effet de ne laisser que le blanc et le noir.
Ensuite, cliquez sur Nouveau. Dans la fenêtre qui s'ouvre, sélectionnez le mode colorimétrique RVB, et entrez les valeurs proposées sur Colourlovers. Il est recommandé de nommer votre couleur selon ses valeurs (aussi bien en CMJN lorsque le support de destination est imprimé): cette sécurité permet de retrouver facilement les valeurs d'une couleur sans ouvrir la fenêtre d'édition.
Répétez l'opération pour les nuances suivantes, même si vous ne pensez pas les utiliser. Vous pouvez vous aider de ce précédent exercice.
trage, illustrations, apartés, etc.) viendra habiller ce texte plus tard. Cette règle est à nuancer si vous avez à créer un document au volume plus important qui requiert une maquette.
Créez un premier bloc texte (T). Par défaut, appliquez-lui les dimensions de vos marges. Pour ce faire, ouvrez la palette principale (et indispensable) de Scribus: les propriétés (F2). Dans l'onglet X,Y,Z (les coordonnées), entrez respectivement les valeurs suivantes (en mm), en prenant soin de vérifier que c'est le point de référence en haut à gauche qui est coché:
X: 5
Y: 12,5
Largeur: 160
Hauteur: 260
Profitez-en pour nommer ce bloc en fonction de son contenu, par exemple « CorpsP1 ».
Editez votre bloc texte (toujours vierge) à l'aide du raccourci E, puis importez votre texte (ctrl+D). Une fenêtre apparaît, qui vous propose différentes options:
- Ecraser les styles de paragraphe (à cocher, il est généralement conseillé de travailler sur un texte vierge de styles pour appliquer les vôtres sans risques de conflits)
- Fusionner les styles de paragraphe (à cocher par défaut, car cette option permet d'éviter les doublons de styles)
- Utiliser le nom du document comme préfixe pour les styles de paragraphe (à décocher si vous souhaitez performer l'organisation de vos sources)
- Ne plus demander (éviter de cocher cette option, dans un souci de contrôle des styles).
Styles
Les styles sont le meilleur ami de celui qui est chargé de la mise en page. Dans le cas de cette plaquette, deux styles s'avèrent indispensables (et peut-être suffisants): le premier pour les questions, le second pour les réponses.
Ouvrez la fenêtre Edition > Styles de paragraphe, puis éditez le style par défaut qui ne nous sert à rien. D'emblée, renommez-le en Questions, puis appliquez les valeurs suivantes:
Dès que ce style est terminé, cliquez sur Nouveau. Nommez ce nouveau style Réponses et entrez les valeurs suivantes:
Créez des blocs texte sur les trois pages suivantes, liez-les pour faire courir le texte jusqu'au bout des quatre pages, et appliquez ensuite chacun de ces styles à leurs paragraphes respectifs.
Justification
La justification crée des intermots désagréables à l'oeil, notamment sur les parties les plus grasses. C'est parce que la justification a besoin d'être adaptée au bloc. Editez le contenu du cadre (E) et sélectionnez tout le texte, puis rendez-vous dans Extra > Effectuer les césures.
La justification seule ne suffit pas à obtenir une lisibilité sans faille et dans le respect des règles typographiques. Mettez-vous donc en quête des césures disgracieuses pour les gérer manuellement. Il existe différents types de césures qui peuvent (doivent?) être retouchées sans automatisme:
1. Les césures dans un chapeau (ou chapô dans l'argot manuscrit journalistique). Il s'agit d'un « texte d'introduction » incitatif. Assez bref, une césure s'y distingue très et même trop nettement. C'est par exemple le cas de cette double césure, imposée, malgré l'absence de justification, par les automatismes du logiciel.
Sélectionnez ce chapeau, et défaites les césures via le menu Extra. Ensuite coupez le texte, créez un nouveau bloc et collez-le dedans. Le chapeau sera davantage mis en valeur s'il n'est pas collé au corps. Laissez ce nouveau bloc en fer à gauche, et peu importent ses dimensions et son positionnement pour le moment.
2. Les césures qui coupent les derniers mots d'un paragraphe, comme ici:
Pour corriger ce genre de césures, il existe deux moyens:
- retoucher le texte pour faire coïncider le contenu avec la place disponible
- jouer avec l'interlettrage ou la chasse, deux attributs liés au caractère employé.
La première solution reste la mieux adaptée, pour peu que vous ayez l'accord de l'auteur. Pour cette plaquette, vous pouvez adapter les tournures de l'interview. Remplacez donc simplement « au cours » par « lors ». Un synonyme qui ne dénature ni le sens de sa phrase, ni sa construction.
Faites de même avec tous les paragraphes qui présentent une césure disgracieuse.
mp;#re bloc de corps de texte, puis créez un nouveau bloc texte (T). Editez le contenu de ce nouveau bloc (E) et entrez « Elisa » en Diavlo black et corps 52. Il est judicieux, à ce stade, de laisser ouverte la fenêtre des propriétés (F2) sur l'onglet Texte et de ne plus afficher les cadres via le menu Affichage pour pouvoir disposer vos blocs de titre visuellement.
Créez un nouveau bloc texte, dans lequel vous écrivez « de » en corps 24 et police Diavlo book. Puis un bloc « Castro Guerra » en police Diavlo black et corps 52. Puis diposez vos blocs en alignant la hampe du « de » avec le haut des lettres de « Castro Guerra ».
Le chapeau Revenez au bloc que vous avez isolé précédemment, et qui contient le texte de votre chapeau. Sélectionnez votre texte, et appliquez-lui la police Diavlo en bold. Puis positionnez votre bloc en alignant son bord supérieur sur celui de votre titre.
Votre architecture est prète à être mise en images et en couleurs. Importez vos visuels, créez vos harmonies de couleurs, abusez des styles pour changer les propriétés de vos paragrapraphes... Et surtout pensez à relire avec attention votre document une fois mis en page, si possible sous forme imprimée. Coquilles, césures, veuves ou orphelines sont autant de nuisances à la lecture qui méritent d'être corrigées. Vous pouvez télécharger le document qui a servi de support à cet exercice ici.


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