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Le rapport sur le Programme national de développement des soins palliatifs pointes des carences

Publié le 20 juin 2011 par Damienamselem

Le rapport sur le Programme national de développement des soins palliatifs pointes des carences

Lundi dernier a été remis a Nicolas Sarkozy, un rapport étape, sur la mise en place du Programme national de développement des soins palliatifs 2008-2012.

Fortes inégalités régionales

Parmi les conclusions de ce rapport d'abord celle que le maillage territorial de l’offre hospitalière en soins palliatifs doit être “parachevé”. Il est vrai que celui-ci semble nettement insuffisant en regard des objectifs définis dans le plan : Le rapport pointe notamment des disparités importantes en matière de répartition. Ainsi, les deux tiers des unités sont trustées par seulement 5 régions : PACA, Rhône-Alpes, Bretagne, Nord-Pas-de-Calais et Ile-de-France. Certaines régions étant particulièrement défavorisées en la matière (Pays de la Loire, Basse- et Haute-Normandie, Poitou-Charentes, Centre et Bourgogne).

Ressources humaines insuffisantes

Le rapport préconise donc la création d'unités nouvelles, ainsi qu'un redéploiement rapide des USP déjà existante, vers les prises en charge complexes. Enfin, point tout aussi préoccupant, pour les unités hospitalières et que j'ai constaté personnellement lors du décès de ma mère : Un personnel nettement en dessous de ce qui est prévu par le référentiel national annexé à la circulaire du 25 mars 2008, qui ne permettrait tout simplement pas pour de nombreuses unités de “mener les missions d’une USP”. Pour ce qui est de mon expérience personnelle (je ne citerai pas le CHU), j'ai constaté des moments où l'infirmière était seule dans toute l'unité pour gérer les malades… Lors des week-end, le manque de personnel se faisait cruellement sentir…

Le rapport sur le Programme national de développement des soins palliatifs pointes des carences

Un certain flou au niveau de la prise en charge

Le rapport note que si le nombre de lits a considérablement augmenté passant de 2000 en 2008 à 4 800 en 2010, il existerait cependant “une réelle difficulté à évaluer le nombre de patients pris en charge en soins palliatifs”. pour comprendre un peu de quoi il retourne, il faut savoir qu'en vertu du nouveau mode de financement des hôpitaux (La tarification à l'activité ou T2A), si les lits représentent « d’importantes ressources pour les établissements (300 millions d’euros au titre de la T2A en 2009). Le problème c'est qu'” aucun renfort significatif de personnel soignant n’est constaté dans les services de soins”.

Diffuser la démarche palliative dans les établissements médico-sociaux et à domicile

Comme la prise en charge au sein de l'hôpital ne peut bien sûr suffire en termes de besoins, et que de toute façon on souhaite inverser la tendance (les Français décèdent désormais majoritairement à l'hôpital à la différence de ce qui se passait il y a 40 ans, où le décès au domicile est encore prépondérant), que d'autre part au vu du vieillissement de la population, on assiste - et ce n'est que le but - à la montée en puissance de la prise en charge dans les EHPAD. Le rapport préconise en conséquence la “diffusion de la démarche palliative dans les établissements médico-sociaux et à domicile”. Cet impératif est d'autant plus justifié que la création d’unités de proximité est notoirement nécessaire, d'abord en raison du fait que “les patients les plus lourds ne se déplacent pas” et que le principe de l’implantation des unités dans les CHU induirait nécessairement “des inégalités inter- et infrarégionales” : Ainsi le nombre de départements ne disposant pas d’USP serait bien trop important.

Les équipes mobiles

Le rapport note que les équipes mobiles de soins palliatifs (EMSP) connaissent un développement important (353 équipes en 2010, 10% d'augmentation par rapport à 2007)
Elles sont financées - et c'est une nuance importante au titre des missions d’intérêt général (MIG). Mais d'après le rapport, les sommes allouées (106 millions d'euros en 2009) seraient largement amputées à l'occasion des délégations aux établissements de santé (de 15 à 23 % - soit presque un quart quand même - dans certaines régions) on aimerait bien sûr connaître les raisons de ces ponctions non négligeables.

Conclusion

D'après le Pr Régis Aubry (Président du Comité national de suivi du développement des soins palliatifs) , la question sera de déterminer au final si le Programme national de développement des soins palliatifs 2008-2012 a bien permis d’améliorer la prise en charge des personnes en fin de vie. Alors que le débat sur l'euthanasie semble remis pour le moins à plus tard, j'ajouterai quant à moi que tout dépend ce qu'on entend par “amélioration de la prise en charge”, il me semble que toute réponse en ce sens ne peut faire l'économie d'une intégration des ressentis des patients et de leur famille d'une part, mais aussi des personnels de soins. L'appréciation de l'efficience du dispositif d'un seul point de vue quantitatif  n'étant bien sûr pas suffisante.
http://www.lequotidiendumedecin.fr/information/des-disparites-dans-l-acces-aux-soins-palliatifs?ku=waC8Ew5v-5vAE-xy76-zwwE-EvwvxwzyxBxB


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