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Si c’est Zara, j’en veux pas (enfin, juste un petit peu)

Par Ladecool

Mais je suis où la ? A Toulouse ? A Nantes ? A Metz ? Attendez, faut que je me repère. Alors y a un Zara, un H&M, une « Brioche Dorée », un Dessange, un Séphora, un Léon de Bruxelles. Ben voilà, je sais plus où je suis moi. Ah ben c’est malin, voilà qu’avec toutes ces franchises, toutes ces boutiques qui présentent la même tronche partout en France, on ne sait plus où on est. Et moi franchement ça m’emmerde. Parce que quand je suis à Nantes, j’ai envie d’être à Nantes, pas dans un centre commercial à ciel ouvert. J’ai envie de manger des crêpes, de m’acheter un pull marin et de visiter le château d’Anne de Bretagne. Quand je suis à Bayonne, j’ai envie de m’acheter des espadrilles en mangeant du jambon. Oui je sais, je caricature à mort mais franchement tous ces centres-villes qui se ressemblent aussi sûrement que les frères Bogdanoff, ça me mine. Toutes ces rues piétonnes pensées à l’identique, les Galeries Lafayette plantées au milieux (à quoi reconnaît-on un provincial d’ailleurs ? Un provincial parlera toujours des Nouvelles Galeries, ça fait 20 ans que ça a changé de nom, mais c’est pas grave), ces vitrines standardisées par des merchandisers parisiens, ça n’est plus possible. Attention, je ne suis pas nostalgique des boutiques de mamie avec les costumes qui n’ont pas bronché depuis 10 ans et les magasins de chaussures pour pieds sensibles, non, je n’ai pas envie d’aller chercher ma lingerie « Chez Marcelle, corsetière depuis 1921 ». Non pitié, pas ça. Mais là on a poussé le bouchon un peu loin non ? A tel point qu’on est paumés quand y a pas un Zara dans le coin. Voilà, c’est ce qui s’appelle la mondialisation. C’est ce qui a donné naissance à une tripotée de bobos avides d’authenticité, de « pas vu ailleurs », de « y a qu’ici qu’on fait ça ». Du coup on redécouvre les charmes du PMU, de la boulangerie du coin, on se jette dedans à corps perdu pour se prendre une ligne de « vrai ». Ah ça fait du bien de vivre un truc un peu différent. Pathétique non ? Et le pire étant l’authentique-toc, la fausse façade ancienne, le faux PMU avec des branchés dedans, le faux magasin de faux vintage. Voilà, on est tous un peu paumés. En tout cas moi je le suis. Plus envie d’aller faire du shopping, non merci. Le seul coin authentique que je fréquente encore, c’est chez moi. Avec des vrais amis et du vrai rosé. Et une nappe Zara Home. Quand je vous dis qu’on peut pas y échapper. 


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