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Honneur à Jean ZAY

Publié le 20 juin 2011 par Micheltabanou

Aujourd’hui une plaque est inaugurée à Paris en présence du Maire pour honorer une personnalité politique hors du commun dont je milite avec nombre d’amis pour que soit déposée au Panthéon sa dépouille. Il s’agit de Jean ZAY assassiné par la milice.

Jean Zay est né le 6 août 1904 à Orléans, d'un père lorrain d'origine juive et d'une mère issue d'une famille protestante orléanaise. Journaliste, au Progrès du Loiret, il entame en 1928 une carrière d'avocat au barreau d'Orléans. Il y traite quelques difficiles procès d'assises tout en continuant à militer activement au parti radical, où il relance la section d'Orléans des Jeunesses laïques et républicaines. Situé à l'aile gauche de son parti, favorable à l'alliance avec les socialistes il est élu député du Loiret en 1932..

 

Juif, franc-maçon, partisan de l'union des gauches et du soutien à l'Espagne républicaine, anti-munichois, Jean Zay est à peine entré en politique qu'il est déjà, pour une certaine droite, l'homme à abattre. Juif et Franc-maçon donc l’homme orchestre de tous les complots - image véhiculée de nos jours encore par les Le Pen du Front National qu’ils ont usurpé à la Résistance.

Pour Jean Zay, la République repose avant tout sur le civisme et l'intelligence des citoyens, c'est-à-dire sur leur éducation intellectuelle et morale. «  Contre la conservation sociale mais aussi contre les utopies révolutionnaires, la politique est ce mouvement par lequel l'humanité s'approfondit et devient en quelque sorte plus digne d'elle-même. »

 

Nommé ministre de l'Education Nationale et des Beaux-Arts de juin 36 à septembre 39, il est le plus jeune membre du gouvernement de Léon Blum. Partisan de l'école unique et de l'égalité des chances pour tous, il instaure la scolarité obligatoire jusqu'à 14 ans, l'harmonisation des programmes et le rapprochement des filières. L'orientation se fait selon les goûts des élèves, les effectifs sont réduits, l'éducation physique devient obligatoire et l'après-midi de plein air est créée. Par deux circulaires, Jean Zay s'inscrit contre les propagandes politiques et religieuses à l'école. Son action dans le domaine culturel et scientifique est tout aussi novatrice : aide à la création du CNRS, démocratisation des musées, politique de la lecture et défense d'un droit d'auteur, projet de statut du cinéma et d'un festival de Cannes...

 

Quand il démissionne de son poste de ministre pour rejoindre l'armée et s'embarquer le 20 juin 1940 avec 27 autres parlementaires pour continuer à servir la France depuis le Maroc, le régime de Vichy s'empare de l'événement pour faire de Jean Zay et de ses amis des fuyards et des déserteurs. Arrêté le 16 août 40 à Rabat, dans un climat terrible d'hostilité à la République, il est condamné, le 4 octobre, à la déportation à perpétuité» après un simulacre de procès. Le 20 juin 44, Jean Zay est assassiné par des miliciens lors d'un transfert de prison.

Jean ZAY est un symbole de la République sociale et laïque dont perpétuer la mémoire est un combat essentiel contre tous les totalitarisme ou absolus de pensée.


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