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Bac : La cata des maths

Publié le 21 juin 2011 par Veille-Education

Les élèves de Terminale S ont rendez-vous mardi 21 juin avec l’épreuve des maths au bac. C’est l’une des disciplines les plus utiles. Et pourtant… L’enseignement des sciences et, en particulier des mathématiques, laissent à désirer à l’école, comme l’explique le mathématicien Jean-Pierre Demailly.

Atlantico : On remarque une certaine désaffection pour les disciplines scientifiques : comment jugez-vous l’enseignement des mathématiques ?

Jean-Pierre Demailly : Les programmes d’enseignement des mathématiques sont malheureusement aujourd’hui de très mauvaise qualité – mais c’est le cas de presque toutes les autres disciplines ! Les réformes successives opérées depuis des décennies n’ont fait que niveler les contenus par le bas, sans donner la possibilité de valoriser le potentiel des élèves, collectivement ou dans leur individualité. On est arrivé aujourd’hui à une situation très grave parce que la nécessaire cohérence des progressions au fil des années n’a presque jamais été respectée.

Les élèves ont aujourd’hui besoin de soutien et de cours particuliers car ils ne peuvent suivre seuls la trame décousue qui leur est proposée. Cela vaut aussi pour le lien entre les mathématiques, leurs applications et les autres sciences.

C’est un problème fondamental pour la formation des scientifiques. On observe depuis au moins quinze ans une très nette désaffection. Les raisons sont multiples. Elles tiennent en particulier à ce que notre société du fric et du paraître déprécie systématiquement la valeur des connaissances scientifiques, qui seraient pourtant bien précieuses pour résoudre les grands problèmes de notre écosystème planétaire. Cela se traduit bien sûr dans les moyens mis en œuvre en termes d’encadrement et d’horaires ; la réforme en cours du lycée est de ce point de vue très défavorable pour l’ensemble des sciences.

C’est toute l’échelle des valeurs de notre société, entre autres celles issues du capitalisme néo-libéral, qui est à repenser. Les « vedettes » de la politique, de l’industrie ou de la musique reçoivent des salaires mirobolants et des placards dorés, et à côté de cela, certains des plus grands scientifiques de ce pays gagnent des salaires extrêmement modestes – sans oublier l’ensemble des autres travailleurs souvent réduits à des salaires de misère ! La finance internationale se moque en réalité éperdument de la connaissance, pourvu qu’elle puisse faire appel à de la matière grise délocalisée et bon marché. J’en appelle donc à des changements de société très profonds …

Pourquoi les réformes ont-elles été mal suivies ?
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