Magazine Politique
A quelques jours du dernier été avant la campagne active, force est de constater que la présidentielle 2012 va s'engager sur des bases totalement différentes de celles prévisibles il y a 2 mois seulement.
Deux accélérations fondamentales sont intervenues :
1) la disparition de DSK dans la course qui laisse le PS en mal de présidentiable de crise avec le besoin de compétences qui en résulte,
2) l'arrivée probable d'une seconde crise financière d'ampleur. Sommes-nous entrés dans la dernière séquence avant une crise financière comparable à celle de septembre 2008 ?
La question se pose très sérieusement.
Il importe d'abord de regarder les faits :
- hier le bureau du budget du Congrès Américain a tiré l'alarme sur la dette : la dette brute de l'Etat fédéral a atteint son plafond autorisé le 15 mai 2011. Une date sursis a été alors donnée jusqu'au 2 août pour adopter des mesures de diminution. Rien n'est bouclé à ce jour,
- la Grèce semble incapable de respecter dans la durée une restructuration sérieuse de sa dette sans des abandons massifs,
- les autres pays fragilisés (Irlande, Portugal, Espagne) décalent les plans d'austérité misant sur un préalable de la Grèce pour évoluer vers des abandons de créances purs et simples à leur tour,
- L'Italie entre dans la zone critique puisque la dette est désormais plus élevée que la taille de son économie,
- la Belgique est sans Gouvernement depuis 12 mois,
- la BCE a acheté dans la seule dernière année pour près de 80 milliards d'obligations de ses pays membres en difficulté,
- aucune relance économique (source de rentrées plus fortes) n'est prévisible de façon sérieuse.
Tous ces faits face à des endettements qui ont désormais atteint des niveaux intenables imposent d'augmenter les recettes de façon urgente et forte mais aussi en même temps de diminuer les dépenses publiques de façon radicale.
Comme aucun pays "sensible" ne le fait, des économistes de plus en plus nombreux considèrent que la seconde crise financière d'ampleur est maintenant engagée.
Il ne reste plus qu'à attendre la date de "révélation" par un emballement soudain comme en septembre 2008.
Ces deux facteurs avantagent objectivement Nicolas Sarkozy qui peut désormais compter sur un environnement totalement inattendu pour changer la donne.