Il est plus facile de parier pour la coupe du monde féminine de football (dont l’inauguration aura lieu à Berlin le 26.06.2011) pour savoir qui va gagner que lorsqu’il s’agit de la coupe du monde masculine. En effet, le nombre d’équipe potentiellement gagnante y est plus important, tandis qu’en compétition féminine, le choix se cantonne autour du Brésil, des Etats-Unis et de l’Allemagne. Mais si l’on peut facilement identifier les équipes gagnantes, la question de savoir comment réagira l’opinion publique eu égard à cet événement, reste entière.
Même pour le pays d’accueil, les commentateurs sont pris entre l’attente euphorique d’un été magique (en référence à l’été 2006 pour l’équipe allemande) et un désintérêt total pour cet événement, considéré par les hommes comme une sorte de drogue de substitution durant la période d’arrêt des jeux de la ligue. Cette position ambivalente laisse transparaître l’attitude générale eu égard au football féminin : on trouve cela très bien mais c’est seulement si on arrive en demi-finale que cela devient intéressant – d’ailleurs, la masse ne s’intéresse pas aux résultats féminins des match de ligue.
La coupe du monde de football féminin ? Mon père est déjà fan !
Est-ce mal ? Beaucoup sont contents de pouvoir profiter du football avec moins de spectacle et plus de sport que l’hystérie collective pour la coupe du monde de 2010 en Afrique du Sud, où le monde entier a les yeux rivés sur un poulpe diseur de bonne aventure.
Mon père, ce fondamentaliste footballistique est le plus grand fan du football féminin que je connaisse. Loin de toutes les considérations scabreuses, qui font que certains hommes du meilleur âge s’intéressent à la chose, à savoir regarder des jeunes femmes dans de petits hauts en shorts courts courant sur la pelouse (sans oublier l’échange de tricot en fin de partie hum… hum… hum…), mon père apprécie particulièrement que l’on ait affaire, dans le football féminin, bien plus à la technique et au vrai sens du jeu que dans le football masculin où il s’agit d’endurance et d’athlétisme. Pour ma part, je préfère écouter les commentaires de Kim Kulig ou de Melanie Behringer, une fois le jeu fini, que ceux de leurs pendants masculins Philip Lahm ou Mario Gomez.
On ne doit pas ignorer le courage de celles qui ne joueront pas pour la gloriole pour la coupe du monde de football 2011 : il est évident qu’il existe des disparités gigantesques, notamment dans les salaires entre les joueurs et les joueuses. Pour autant, les footballeuses apprécient leur sport qui commence à se propager dans toutes les couches de la société. Si cet intérêt croît de façon aussi authentique, c’est sans doute aussi une façon de montrer que le football, ça n’est pas que du show mais bel et bien un sport. Peut-être qu’un jour, ces femmes courageuses, aux antipodes de toutes les starlettes masculines du football, de la Beckhamisation du sport, prouveront que la seule chose qui compte, c’est ce qui se passe sur la pelouse.