Prix Goncourt en 1993 pour Le rocher de Tanios (Grasset), Amin Maalouf a été élu au premier tour de scrutin avec 17 voix sur 24 votants, contre 3 voix au philosophe Yves Michaud, 2 bulletins blancs et 2 bulletins blancs marqués d'une croix (signifiant un vote d'opposition).
Au total, 11 candidatures avaient été enregistrées au fauteuil déclaré vacant le 24 mars dernier : celles d'Alexis Antois, de Michel Borel, Nicolas Callegari, Michel Carassou, Yves-Denis Delaporte, Bernard Henri, Jean-Pierre Lassalle, Michel Maffesoli, Olivier Mathieu et Yves Michaud.
Candidat une première fois en 2004, il n'obtient alors que 10 voix et surtout 16 bulletins marqués d'une croix, signes d'un refus catégorique.
En 2007, postulant au fauteuil de Jean-François Revel, il déclare finalement forfait. Son soutien au "Manifeste pour une littérature-monde", proclamant la mort de la francophonie, froisse l'Académie, et il préfère se retirer.
Né le 25 février 1949 à Beyrouth, dans une famille chrétienne, Amin Maalouf, qui parle arabe et français, a passé plusieurs années de son enfance en Egypte. Journaliste au principal quotidien de Beyrouth, An-Nahar, il est contraint à l'exil en France en 1976 alors que son pays est ravagé par la guerre civile. Amin Maalouf a été découvert par le grand public en 1986 avec Léon l'Africain (JC Lattès, prix de l'Amitié franco-arabe). En octobre dernier, Amin Maalouf recevait le prix Prince des Asturies pour les lettres, récompense la plus prestigieuse d'Espagne, dotée de 50 000 euros. En mars 2011, il était le seul écrivain français sélectionné pour le Man International Booker Prize. Il fut récemment président du jury du prix Inter.Son dernier roman, Le périple de Baldassare, publié en 2000, vient d'être adapté en bande dessinée en mai dernier par Joël Alessandra (volume 1, Le centième nom), chez Casterman.
Le nouvel académicien se concentre depuis sur les essais, dont le dernier, Le dérèglement du monde, est paru en 2009, après Origines en 2004. Il a aussi écrit le livret d'opéra d'Emilie, de Kaija Saariaho, créé à l'opéra de Lyon en 2010.
Trois autres fauteuils sont encore vacants à ce jour, ceux de Pierre-Jean Rémy (fauteuil n° 40), Jacqueline de Romilly (n° 7) et Jean Dutourd (n° 31).