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Max | Toute la vie

Publié le 25 juin 2011 par Aragon

sicile_940x705.jpgEt sur la plage nue, entre les dépôts de soufre, couraient les égoûts découverts qui empestaient le pays, et chacun se lamentait, et personne ne faisait rien pour fournir le village de l'eau nécessaire. À quoi servait tout cet argent pourchassé avec tant d'acharnement ? Qui en profitait ? Tous ces richards étaient plus pauvres que les pauvres ! Pas un théâtre, pas un endroit où se divertir honnêtement après ce terrible labeur. Dès le soir venu, le village paraissait mort, veillé par quatre réverbères à pétrole. Et on eût dit que les hommes, au milieu des difficultés continuelles et des ruses de cette lutte pour le gain, n'avaient même pas le temps de penser à l'amour. Quant aux femmes, elles se montraient indolentes, négligées, dépourvues de toute coquetterie.

Le mari était fait pour travailler, la femme pour s'occuper de la maison et des enfants.

- C'est donc ça ? pensait Cleen. C'est donc ça toute la vie ?

Et un sanglot lui montait à la gorge.

PIRANDELLO - Vieille Sicile (l'Étranger)


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