Dernier jour de croisière: les Marins d’Eau Douce remontent vers Beaucaire, toujours entre les orages, et passent leur première écluse montante, toujours impressionnant.
Vendredi 29 avril – aujourd’hui, il nous faut remonter le plus possible sur Beaucaire. Le ciel est laiteux, le temps orageux et Météo France nous confirme que nous croiserons de nouveau des orages locaux dans la journée et de la pluie en soirée. Nous décidons de partir au plus tôt et de regagner la base Le Boat pour la dernière nuit, ce qui nous permettra d’éviter le réveil et le passage de l’écluse aux aurores demain matin.
Nous passons Gallician, Franquevaux où nous saluons les chevaux au passage. Peu à peu les marais font place à des berges plus arborées, le long desquelles nous nous arrêtons pour déjeuner en accostant sur un des trois pontons d’amarrage, un peu avant St-Gilles.
Vu que la météo est encore clémente, quoique sous les nuages, nous grillons rapidement nos dernières saucisses et merguez sur le barbecue et repartons après une pause de une heure, tandis que l’orage commence à noircir à la fois derrière et devant nous. Depuis la proue, je mesure combien mon oeil s’est exercé pendant la semaine à détecter les oiseaux bien camouflés le long des berges.
Oeil exercé ou pas, tout le monde voit la foudre tomber droit devant nous à quelques kilomètres sur le canal qui est tout droit dans cette partie – nous décidons de nous arrêter au port de Bellegarde comme à l’aller, mais il n’y a que des places étroites en bataille le long du quai, et au bout de 10mn de manoeuvres infructueuses nous laissons tomber et décidons de passer l’écluse encore ce soir, en espérant une accalmie. Finalement l’orage ne passe pas par nous, à peine quelques grosses gouttes, et nous arrivons à l’écluse vers 15h15.
L’écluse est fermée et le feu est rouge. Le capitaine me dépose sur la berge et je monte dans le poste de commande pour l’enclencher – d’abord, la vider pour nous permettre d’y entrer. Cela prend 10 bonnes minutes, pendant lesquelles un autre touriste me rejoint pour m’avertir de les attendre: leur bateau est amarré un peu en contrebas. Finalement en 10mn ce sont 3 autres bateaux qui nous accompagnent dans l’écluse, chacun avec son équipier-photographe à quai.
Dès que tout le monde confirme son OK le bras levé, l’un des équipiers monte enclencher le remplissage dans le poste de commande, et c’est reparti pour 10mn de vases communiquants. Pour nous c’est un peu plus sport car nous ne sommes que 2 adultes à bord – c’est donc notre fille aînée qui tient une corde depuis le pont sous ma surveillance du quai 3 mètres plus haut – je me tiens prête à la reprendre du quai si nécessaire comme indiqué dans notre manuel.
Amusant de voir le bateau s’élever d’en-dessous de mes pieds jusqu’au point où je dois grimper dessus pour remonter à bord… et c’est reparti pour les derniers kilomètres. Nous arrivons à la base de Beaucaire avec le retour du soleil vers 16h30 avec amplement assez de place pour accoster en marche arrière, car nous sommes les premiers.
Et voilà… la promenade est finie. Mais il reste toujours la magie du port: les enfants qui font connaissance avec les petits voisins sur le quai le temps d’un tour de vélo, les petites galères de l’approvisionnement en eau (le tuyau fuit et m’asperge généreusement!) et en électricité (le capitaine a laissé l’enclencheur en position barbecue à midi, et j’essaie 3 prises de quai différentes avant de comprendre pourquoi mon téléphone ne se recharge pas sur la prise de la chambre…), l’expédition à vélo pour acheter la croustillante baguette du dîner, et les jeux de lumière du ciel et du canal qui nous feront même un nouveau son-et-lumière pour le coucher du soleil avec le retour de l’orage un peu plus animé cette fois…
Coucher tôt après un maximum de rangement dans les bagages, qui seront finis demain matin tout juste pour 9h…