La crise persistante du système français de santé connaît un nouvel épisode avec la fracassante démission du professeur François Nicoli de l’hôpital de la Timone, à Marseille. Dans sa lettre, le neurologue regrette que « l’insuffisance flagrante et persistante des moyens médicaux et humains » alloués à son service ne lui permette plus « de répondre aux exigences de la qualité des soins ». Comme en témoignent aussi les grèves récurrentes des infirmières, l’hôpital va mal.
Il y a deux ans, Mme Roselyne Bachelot, ministre de la santé, promettait qu’il n’y aurait plus aucune fermeture d’hôpital, mais n’excluait pas une « baisse de la masse salariale ». Au nom de la lutte contre l’accroissement permanent du coût des soins de santé (11 % du produit intérieur brut, en France, dont la moitié concerne l’hôpital), les récentes réformes sont toutes marquées du sceau néolibéral : la mise en concurrence, sur critères comptables, des établissements. Or, soulignait dans son article publié en novembre 2009 le professeur André Grimaldi, le marché ne peut pas « répondre au cahier des charges de la santé — utilité sociale, qualité élevée et moindre coût —, comme l’ont montré toutes les expériences historiques, pour la simple raison que l’usager n’est pas un consommateur éclairé qui a choisi d’être malade, mais une personne plus ou moins affaiblie, plus ou moins angoissée, dont les besoins sont potentiellement illimités ».
Confrontée à la généralisation des « déserts médicaux » dans certaines régions, la médecine générale elle-même souffre de cette situation. Combien de temps la France pourra-t-elle encore
se targuer de son rang de premier pays du monde en matière de soins de santé (classement de l’Organisation mondiale de la santé en 2000) ?
La valise diplomatique
Merci à : Section du Parti socialiste de l'île de ré