Dix ans de ma vie sont restés là-bas. Le souvenir des bouchons combava arrosés de mauvais pif. Les cigarettes beaucoup moins chères.
Quitte à mourir lentement, autant dépenser moins…
La chaleur des camions bars, des poulets-poussière et de la Dodo.
Mon île de la Réunion qui chaque année s'approche un peu plus près du panthéon de la connerie européenne. Développer. Uniformiser. Ma pauvre île. On t'a défigurée.
Puis voilà qu'une des dernières singularités qu'on aimait trouver là-bas disparaît. Il faudra désormais acheter sa drogue dans des officines attitrées.
Je passe sur l'absurdité d'un amendement censé nous préserver de nous-mêmes. L'avantage, avec la bêtise, c'est qu'elle est universelle et affiche une sacré tendance à gagner du terrain sur nos libertés. Et c'est un cancer pour la société.
Je m'arrête sur les retombées catastrophiques pour les commerçants qui vont perdre jusqu'à 50% de leur chiffre d'affaire au nom d'un obscur objectif de santé publique.
Et si l'économie souterraine de mon île croît encore un peu plus au mois d'août prochain, il ne faudra juste pas prendre un air étonné.
Enfin, moi, ce que j'en dis.
Fanny Lesguillons