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Peut on parler de Tourisme sexuel ?

Publié le 26 juin 2011 par Fouzi53 @fouzi53
Peut on parler de Tourisme sexuel ?

Je suis personnellement scandalisé par le documentaire de France 24 diffusé ce jeudi et qui jette en pâture Marrakech, comme étant la nouvelle  Sodome. Comment peut on faire un tel raccourci sur la simple  écoute de quelques personnes qui ne représentent qu’elles mêmes pour certains ? Et terminer par dire que Marrakech est connue pour cela depuis toujours, c’est tout simplement  irresponsable de descendre une destination, un pays d’une manière aussi basse.Je suis Marrakchi et il se trouve que j’ai habité la place Jamaâ El Fna pendant plus de 20 ans, exactement de 1963 à 1980 , et que j’y retourne régulièrement depuis, sans remarquer cette débauche dont parle Mr Hakiki, car il parle bien d’un supermarché du sexe à toit ouvert avec la bénédiction de nous tous !

Il se trouve que cette place est beaucoup plus réputée par ces Halkas , ses badauds , ses conteurs d’histoire et tous ses personnages qui l’ont classé patrimoine oral de l’humanité par l’UNESCO que par cette sombre description faite par France 24.

El l’on parle de rabatteurs marocains, la chasse est ouverte messieurs les pédophiles dans la réserve  Jamâa El Fna , à vos lowcost , la saison bat son plein. Et cet avocat qui dit que nous vendons nos enfants et notre soleil, j’hallucine quand j’entends ce genre de discourt dans la bouche d’un homme au service de la justice ? D’après lui, nous avons récupéré tous les pédophiles qui sévissaient en Asie après le Tsunami ? D’où tient il ses informations et ses statistiques ? A ma connaissance, l’association « Touche pas à mon fils » s’occupe de pédophiles marocains qui malheureusement existent bel et bien et dans toutes les couches de la société.

Concernant les voix off, je ne suis pas sûr qu’elles soient la juste traduction des intervenants, d’autant plus que leurs voix sont souvent inaudibles, donc on peut leur faire dire n’importe quoi ? Il aurait fallut laisser les dialogues et mettre les sous titres par honnêteté intellectuelle. J’aimerai savoir  combien a touché le jeune Samir pour son intervention ? Je ne pense pas qu’il a fait cela gratuitement. Il se pose en victime d’un système alors qu’il en est le principal « bénéficiaire »!

En 2006, suite au scandale dans une villa à la palmeraie, nous nous sommes tous mobilisés   pour traquer ces prédateurs et sensibiliser la société Marrakchie sur les dangers encouru par les adolescents des milieux défavorisés. Le wali de l’époque avait pris le problème à bras le corps. Les professionnels, agents de voyage et hôteliers, sont depuis très vigilants et je peux dire qu’aucun établissement ne peut tolérer ce genre de déviance.

Maintenant, faut il faire l’amalgame de la pédophilie et de l’homosexualité ? Pour ma part, je fais la distinction et autant je peux être intraitable pour un pédophile ou une pédophile, car les deux existent, autant je peux comprendre des homosexuels adultes et consentants. Chacun est libre de vivre sa sexualité comme il l’entend, mais encore une fois dans la discrétion et le respect de la culture et des traditions et c’est là que je condamne le journaliste qui a l’air de dire que Marrakech et ses habitants sont de manière ancestrale versés dans une sorte de facilité pour ce qu’il a appelé les « amours viriles ». Faux, encore une fois, ce genre de cliché est souvent colporté par ceux qui ne connaissent Marrakech que par son coté « Noukta ».

Pour ce qui est de la prostitution, que tout le monde qualifie de plus vieux métier du monde, on ne peux hélas que la déplorer. Elle est la résultante de la précarité et du gain facile. Maintenant faut il chasser le consommateur ou le consommable ? En France, où ce métier est « règlementé », les prostituées paient des impôts sur le revenu, l’état  entend verbaliser le client ce qui a ouvert un débat national dans la rue et au sein de l’hémicycle.

Chez nous, peut on vraiment parler de prostitution car  il n’y a pas de racolage sur la voie publique à proprement parler et il n’y a pas de proxénétisme contrairement à ce que veut insinuer le journaliste. Cela se passe dans des cafés, des night club et des bars, en fait des clubs de rencontre et se termine souvent par un mariage en bonne et due forme. Certaines jeunes et jolies filles ont choisi cet autre ascenseur social avec la bénédiction de leurs familles d’autant plus que l’heureux élu embrasse en même temps la religion musulmane. Le nombre de coulpes mixtes a explosé ces dernières années et les écarts d’âge sont très significatifs de la relation initiale. Il s’agit de mariage d’amour pour l’un et de raison pour l’autre et les deux s’y retrouvent. On ne peut que leur souhaiter de vivre heureux.

On ne doit pas se voiler la face, une destination asexuée n’aurait aucun intérêt et serait bien triste, mais delà à en faire l’unique argument commercial, je ne suis pas d’accord car cela n’est pas le cas. A ma connaissance il n’existe pas d’agence de voyages spécialisées sur ce segment, ni des hôtels réservés à ce genre d’ébats. Le procès d’intention qui est fait sur le quartier du Gueliz est vraiment navrant et j’attends à ce que l’association des hôteliers de la ville s’élève contre cette caricature dégradante et injustifiée.

L’éradication de  la pédophile passe par la pédagogie de nos enfants, la lutte contre la pauvreté et bien sûr la traque des déviants et prédateurs de toute sorte. Je m’inscrits en faux contre l’auteur du reportage quand il parle de la passivité des autorités face à ce fléau.

Il serait intéressant de connaître le point de vue de l’association ECPAT, qui œuvre contre ce phénomène avec un grand nombre d’opérateurs touristiques desservant la destination Maroc, en mettant à leur disposition un certain nombre d’outils et en initiant de véritables campagne de sensibilisation. Cette association n’hésite pas à épingler des destinations qui s’adonnent à l’exploitation sexuelle des enfants.

La lutte est engagée depuis longtemps, mais dans la discrétion sans effets d’annonce, justement pour éviter d’en faire la promotion, or, c’est justement ce que vient de faire ce journaliste. Dans cette lutte, nous sommes tous impliqués et l’informel en est  malheureusement un vecteur sans aucun sens de civisme ni de l’éthique et souvent sert ce genre de dérapage qui met en danger nos enfants et notre destination.

N’en déplaise à France 24 et à ses reporters, Marrakech reste une destination famille, culturelle, Jet Set et non la  Gomorrhe que Monsieur Hakiki a tenté de vendre.


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