Ici
le ciel
est incertain,
la lumière est toujours mouillée
avec l’ombre, front contre front
elle livre son combat sourd
et rien n’est jamais joué
la poussée de ces deux lutteurs
arrache au ciel des mouvements
d’écume qui frange le flot.
Une île de bleu parfois vient
poser son sceau
sur le pavé
cernée de haillons clairs-obscurs
déchiquetés, elle sourit
telle quelque fleur du désert
mais tout est tellement
mouvant !
Le ciel est avancées, reculs
humectés d’ombres en charpie
pareilles à grands corps menaçants
de poulpes en train de nager.
Les pavés se laissent obscurcir
puis s’ocellent, en lycaons
leur meute ne veut
que bouder,
que grimacer et que croupir.
Les murs sont giflés, cisaillés
par le platine évanescent,
pulsatile du soleil que
secouent les branches de l’arbuste.
Patricia Laranco