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Manifs en Grèce : Papandreou propose de démissionner

Publié le 16 juin 2011 par Forrestgump54

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté ce mercredi à Athènes, tandis qu'un mouvement national de grève était observé en Grèce pour s'opposer à un nouveau plan de rigueur préparé par le gouvernement.
Devant cette mobilisation toujours aussi forte, Georges Papandréou a proposé de former un gouvernement d'union nationale à condition que ce dernier soutienne le plan de sauvetage financier de la Grèce élaboré par l'Union européenne et le Fonds monétaire international. Le Premier ministre aurait également offert de démissionner pour faciliter la constitution d'un tel gouvernement d'union.
Mais pour les Grecs, le problème n'est pas l'homme, c'est le plan de rigueur.
"Où va l'argent ?" demandaient les manifestants tandis que d'autres se montraient plus véhéments en qualifiant leurs dirigeants de "voleurs" et de "traîtres". "J'éprouve de la colère et du dégoût", a déclaré Maria Georgila, 45 ans, mère de deux enfants, fonctionnaire. "Ce sont des mesures très dures et elles ne nous sortiront pas de la crise. Je ne peux pas croire qu'il n'existe pas une autre solution". Mercredi matin, plusieurs milliers de manifestants et de syndicalistes, ainsi que des"indignés" grecs, ont convergé vers la place Syntagma qui abrite le Parlement à Athènes dans l'espoir de convaincre les députés de ne pas voter les mesures proposées.

Après une première vague d'austérité en 2010 et sous la pression croisée des marchés, qui lui interdisent l'accès au refinancement, et de ses créanciers (UE et FMI) qui demandent des efforts d'austérité en échange de leur secours financier, le gouvernement socialiste de Georges Papandréou a décidé de poursuivre la rigueur. Il a présenté au Parlement un projet de budget à moyen terme qui devrait entraîner des économies nouvelles de 28,4 milliards d'euros d'ici à 2015 et prévoit des privatisations massives. Les hausses d'impôts visent les boissons non alcoolisées, l'automobile, les piscines et l'immobilier tandis que le nombre de fonctionnaires estimé à 750.000 serait réduit d'un cinquième. Ce nouveau plan a mis le feu aux poudres dans le pays, plongé dans la récession pour la troisième année consécutive: les syndicats ont appelé à une grève générale, la troisième depuis le début de l'année. Les "Indignés" ont décidé de "répondre au programme d'austérité" et de "coordonner leur action avec celles de tous les citoyens, celles des grévistes et de leurs corporations".
Le reportage photos de notre envoyé spécial au coeur de l'action de ce 15 juin

Manifs en Grèce : Papandreou propose de démissionner
Depuis le 25 mai, les Indignés occupent les places d'Athènes
Retrouvez les reportages, entretiens, point de vue de notre envoyé spécial en Grèce
Pourquoi le pacte est anticonstitutionnel. Les explications de Notis Marias, professeur à l’Institut européen de l’Université de Crête.
D’après l’article 28.2 de la Constitution grecque, quand, suite à un accord international, des compétences souveraines de l’Etat sont transférées à des organismes internationaux, cet accord doit être ratifié par le Parlement à la majorité de 180 députés. Or, le memorandum transfert des compétences à la troïka. Il aurait donc dû être appliqué par 180 députés. Il n’y en eut que 172, il est donc anticonstitutionnel. –> Lire la suite
Reportage avec les salariés d’OTE, la compagnie grecque des télécommunications, qui ne veulent pas de la privatisation.
« Nous ne voulons pas qu’OTE soit vendue, explique Ada, 39 ans. Nous risquons d’être licenciés. Quel est notre avenir, quel est celui de mes enfants ? » Maria travaille depuis 26 ans chez OTE. –> Lire la suite
Mikis Theodorakis entre de nouveau en résistance
Le 9 juin, à 20 heures précises, le compositeur grec, de renommée internationale, une des personnalités préférées des Grecs, était sur place, accompagné de membres du mouvement « Spitha » (étincelle) qu’il vient de lancer avec différentes personnalités (universitaires, intellectuels…) qui souhaitent s’unir pour faire barrage à l’austérité et au mémorandum. –> Lire la suite
► Manifestation monstre à Athènes, le 5 juin.
Ils, ce sont tous ces Grecs qui n’en peuvent plus. De tous les âges. Les sifflets, les klaxonnes retentissent. Les mains se lèvent dans un geste typique du pays : doigts écartés, haut tendus, pour insulter quelqu’un. « C’est la Mouza, confie Zoe. Ici, il n’y a rien de plus insultant ». Et ce geste, ils le destinent au Parlement et au gouvernement, à la troïka. –> Lire la suite
► Reportage avec les "Indignés", place de la Constitution, à Athènes, le 2 juin
En Grèce, « Los Indignados » ont pris la place… de la Constitution. Ils s’indignent, débattent, proposent. Peu à peu, ils s’organisent. A partir de 18 heures, le visage de la capitale est transformé. Quand le jour tombe, les mains se lèvent, devant la Vouli, le Parlement, casseroles et sifflets retentissent ; en assemblée générale, certains discutent. Comme si le pays renouait avec la démocratie participative… –> Lire la suite
► Photos prises par notre envoyé spécial, Fabien Perrier, lors des rassemblements des indignés d'Athènes.

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