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Mais voilà que revient le goût des hautes altitudes
Seuls lieux désormais où abreuver ma soif de silence
Distance et joie de ne plus rien entendre
Que doux zéphyr dans les herbes
Craquements de glaciers (ou ce qu’il en reste)
.
Voilà que reviens le fou désir de pas nonchalant
Sur des sentiers que nul n’explore
Ivresse de soleil et de beauté pure
Lue au fil de sources immaculées
.
Alors qu’ici tout s’agite en vaines parodies de justice
Que nul ne se rebiffe aux courants nauséabonds semés au gré des ondes
Que les regards vides se fixent sur des lucarnes médiocres
Mes pupilles voient le roc et le vol d’un gypaète
Mes doigts effleurent épilobes en épi
Gentianes et crocus
Dans la douceur d’une aurore qui s’étire
*
D’autres iront se montrer
Au grand spectacle de la poésie reconnue
Pardonnez-moi de préférer mes chemins buissonniers
De n’écrire que vains mots qui ne noirciront aucun livre
Remerciez-moi de ne point encombrer vos rayons poussiéreux
Où dorment les poètes classés dans l’ordre alphabétique
.
Je suis de cette espèce en voie de disparition
Qui ne sait tremper sa plume
Qu’en l’encre du silence
Puis repartir d’un bon pas
Une fois la bouteille des mots
Jetée en l’océan des idées
*
Un jour de grand soleil
Et d’amour comblé
.
Manosque, 26 mai 2011
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