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Quand Borloo, Morin, Arthuis veulent reformer la défunte UDF

Publié le 28 juin 2011 par Alex75

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Depuis ces derniers mois, et alors que Nicolas Sarkozy tente de stopper le processus de désagrégation, de sa majorité et de l'UMP, les centres se réorganisent, l'objectif étant de se regrouper - Modem, Nouveau Centre, Parti radical valoisien -, pour faire renaître l'ex-UDF. L'UDF était originellement, le titre d'un ouvrage de VGE, quand il était à l'Elysée, dans les années 1970. C'était toute l'ambition d'un Centre regroupé, qui devait rassembler deux Français sur trois, toute une classe moyenne issue du développement économique des Trente Glorieuses, et de réduction partielle des inégalités sociales. C'était l'intuition géniale de Giscard, de cibler cet électorat et d'en faire un parti, sous étiquette centriste, libéral, européen et décentralisateur. Giscard menait une politique droitière en économie et conservatrice, mais de gauche et libérale sur les moeurs, soit l'opposé du gaullisme étatiste, colbertiste. Sur fond de crise de 1977 et 79, mais aussi à cause de sa politique sociétale trop marquée à gauche, Giscard a perdu face à Mitterrand en 81…

Mais Jacques Chirac, ancien premier ministre, démissionnaire de Giscard, a fondé le RPR et s'est lancé à l'assaut de la mairie de Paris, en 1979. Après la victoire socialiste aux présidentielles, le RPR devient progressivement le principal parti d'opposition, marginalisant l'UDF, dont il adopte le libéralisme et l'européisme s'attirant son électorat, jusqu'à la cohabitation de 1986, avec Chirac comme premier ministre. Ce fut une victoire totale, dont l'UDF est morte. En 2002, à la naissance du grand parti majoritaire de la droite, François Bayrou a déclaré : “Quand on pense tous la même chose, c'est que l'on ne pense plus rien”. Mais il condamnait ainsi sa propre famille politique, qu'il a torpillé lui-même, les années qui suivirent. Mais voilà maintenant, que Borloo, Arthuis souhaitent réinventer le centre, face à un UMP et un Sarkozy, qui se droitiserait. Mais c'est seulement un mirage, une illusion d'optique. Sarkozy et Copé ne se droitisent pas vraiment.

Comme dans les années 80, quand le programme du RPR était le frère jumeau de celui du Front national, en matière de politique intérieure, avec Pasqua à la place Bauveau. Au mieux, Borloo peut gêner Bayrou et Hollande, rendant d'ailleurs service à Sarkozy électoralement. Ce ne sont que petits réajustements d'apparence et calculs d'apothicaire. Les trente piteuses ont succédé aux trente glorieuses, d'où des leçons sociologiques. La classe moyenne est affaiblie, “morcelée aux deux bouts”. Une partie importante de la classe moyenne est hantée par la terreur du déclassement social, une frange vote UMP, annihilée aux classes dirigeantes, et une portion est en voie de prolétarisation. Les électeurs de l'ex-UDF sont disséminés entre le PS, verts, UMP, centre-droit… A savoir un électorat urbain, diplômé et versatile, qui peut passer rapidement sur simple prestation, d'un candidat à un autre.

D'ailleurs, la problématique est profonde, car ce déclassement de la classe moyenne est la cause d'une crise d'angoisse eixstentielle,  à l'échelle nationale. Cet électorat est ainsi dissémina, affaibli, versatile, au mieux une petite force d'appoint pour Borloo.

   J. D.


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