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Entre devoir et envie

Publié le 29 juin 2011 par Alteroueb

C’est fait. Derrière la ligne d’un blanc encore immaculé, les concurrents à la primaire du PS sont désormais clairement identifiés. Fini les supputations, les discussions de comptoir sur les participations réelles ou supposées, il faut désormais hausser le niveau du débat pour proposer aux français une véritable alternative qui, à défaut de nous faire rêver, saurait nous faire oublier la période noire que nous traversons pour la démocratie et la liberté, et atténuer un peu les dégâts qu’a causé une équipe servile comme jamais aux marchés et aux intérêts particuliers.

alors décidons, tant qu'on peut le faire...
Martine Aubry est officiellement candidate à l’investiture, comme Ségolène Royal, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et François Hollande. Il s’en est suivi une vague de commentaires, quelques soutiens, pas mal de critiques plus sur la forme que le fond. Martine s’est lancée dans l’aventure, sans grand décorum, évidemment. Le bling-bling, le méga-show à l’américaine, c’est à la mode, mais ce n’est pas son truc. Son truc, c’est le sobre, concis et essentiel, et ce n’est pas plus mal.

Sur la ligne donc, il y a désormais des personnalités bien différentes, des caractères trempés, des discours qui ont évolué avec le temps, et qui recouvrent assez largement la grande palette du PS. Tous n’ont pas encore cette stature qui fait du candidat une femme ou un homme d’Etat. Ce n’est pas grave, cela s’acquiert. Martine l’a déjà, incontestablement. François aussi. Ségolène y est presque. Tout est en place, alors top départ.

On a reproché bien des choses à Martine Aubry, notamment sur son envie de briguer la présidence. Je trouve que cette attitude est plutôt saine, car elle modifie profondément les fondements de l’action politique : en retirant cette partie souvent excessive et un peu nauséabonde parfois d’«ambition personnelle», en la remplaçant par la notion de «devoir», plus globale, davantage ouverte sur l’intérêt général, mais aussi plus impérative, elle donne une autre dimension à la fonction présidentielle. A mes yeux, c’est une valeur essentielle et primordiale que n’ont pas eu les précédents locataires de l’Elysée, et surtout pas le dernier. Certains prétendants à gauche n’en sont pas exempts, ce qui représente une réelle menace de faire perdre son camp. Attention donc à la tentation de vouloir franchir l’obstable de manière trop «individuelle».

A cette heure, j’avoue ne pas avoir trop d’avis sur qui serait le plus à même de renverser le Lider Minimo. Le programme PS étant connu, je vais donc les écouter tous, sans à priori, pour les juger sur la manière le prendre en compte, de l’amender, le faire évoluer, et non sur le message émanant directement de leur personne, de leur manière d’être, de leurs logos respectifs ou tout autre artifice de communication…. Ne laissons pas la forme prendre le pas sur le fond, ne reproduisons pas l’erreur de 2007 qui a poussé au pouvoir un opportuniste plus malin que les autres. Laissons les s’exprimer et faisons notre devoir en les interpellant sur les sujets du quotidien, en leur rappelant qu’il faut rétablir vite la liberté, redonner une signification à l’égalité et réinventer la fraternité… Viendra le temps du choix, et de ressortir l’appel d’Unité2012, parce qu’il n’est pas humainement possible de rater l’échéance 2012.

Je retiendrais qu’un seule phrase, prononcée hier par Martine Aubry, mais peu importe en somme. Elle résonne comme un guide de ce qu’il faut absolument corriger, quel que soit celui ou celle qui le fera. : «on ne gouverne pas en opposant les jeunes aux plus âgés, les travailleurs aux chômeurs, les Français aux étrangers. On ne préside pas la France sans porter haut ses valeurs et son identité, qui ont fait l’admiration du monde. Derrière l’apparence de l’énergie, trop souvent confondue avec l’agitation, ce pouvoir a surtout une réalité : une politique injuste exclusivement menée au profit des privilégiés». En fait, je me fiche un peu de la personnalité qui en ressortira, j’exige juste qu’au moment venu, il ou elle respectera tous les engagements qu’il ou elle aura pris lors des primaires et de la campagne qui suivra. Ce sera forcément le(la) meilleur(e) candidat(e) puisque désigné par le peuple de gauche. Amen, Ugh, baizaï, bordel, à boire ou je tue le chien…

C’était mon devoir pour intégrer les LeftBlogs, J’ai bon ?


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