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Déclaration de candidature: Arnaud MONTEBOURG

Publié le 29 juin 2011 par Aurelinfo

Montebourg.jpg La décrépitude du Parti Socialiste jusque et y compris au Congrès de Reims a confirmé les analyses du NPS, pourtant observées à l’époque avec condescendance. Qui peut dire que les combats d’hier n’étaient pas pertinents ? N’avions-nous pas vu l’écroulement idéologique de notre famille politique, son enlisement dans un entre-soi et ses manœuvres d’appareils ? Aujourd’hui, plus que jamais, après tant d’années d’immobilisme, de conservatisme et d’opportunisme, il faut faire naître une nouvelle offre politique.
L’installation, par Martine Aubry, au plus haut niveau du parti, d’un Secrétariat national à la Rénovation constitue une victoire pour nos convictions. Il nous a fallu dix ans pour faire admettre l’urgence du changement.
Nous sommes en train de réussir la conversion. Les primaires ouvertes et populaires sont un changement majeur qui va transformer l’ensemble du système politique français, bien au-delà du Parti socialiste. C’est une autre manière de s’adresser aux Français qui va s’imposer. Plutôt qu’un programme, rédigé dans les antichambres de la rue de Solferino, ce sera un projet conçu avec ceux à qui il est destiné : les Français. Ce sont eux qui, par leurs revendications, feront émerger leur candidat. Les primaires sonnent la fin des ententes entre éléphants et de la tyrannie des courants. Ces primaires seront celles du peuple retrouvé. Ce même peuple qui nous fit tant défaut le 21 avril 2002.
La gauche est restée trop longtemps vissée dans ses certitudes du passé. Le temps s’était en quelque sorte arrêté, la réflexion figée, les dirigeants immobilisés. Léon Blum disait : «Toute classe dirigeante qui ne peut maintenir sa cohésion qu’à la condition de ne pas agir, qui ne peut durer qu’à la condition de ne pas changer, qui n’est capable ni de s’adapter au cours des événements ni d’employer la force fraîche des générations montantes, est condamnée à disparaître de l’histoire». Nous aurions bien fait de nous en souvenir. A force de vouloir défendre et protéger nos acquis, nous avons oublié d’inventer les chemins qui mènent autre part. A force de ne parler qu’aux fonctionnaires et catégories socioprofessionnelles supérieures, nous sommes passés à côté de la réalité de la France. Faute d’idées neuves, la gauche gestionnaire est devenue co-responsable de la situation actuelle. Nos quelques victoires en trompe l’œil (régionales de 2004 et 2010, cantonales de 2011) servaient de cache-misère et nos électeurs votaient pour nous à contre cœur.
Avenir de transformateur
L’enjeu de 2012 est là.
Pour que ces élections ne soient pas celles du désenchantement, il ne faut plus faire croire au rafistolage d’un système qui ne fera que nous enfoncer : finance maîtresse du monde, Etats en faillite, impuissance publique, école en échec, destruction des ressources naturelles, mondialisation qui met en concurrence tous les travailleurs, rabote les salaires, étrille les protections sociales et confisque le pouvoir de choisir. Mais dans mon propre camp, on agit comme si ce système était réformable. «Soyons réalistes, on ne peut pas tout changer, soyons prudents, pas trop ambitieux, tout n’est pas à jeter, adaptons-nous à la mondialisation…», entend-on. Et l’on promet de rectifier le système à la marge, de prendre un peu ici pour donner un peu là.
Avec gravité, je pense au contraire que le système n’est plus réformable et que rien, sauf la transformation profonde et décisive, n’est au niveau des enjeux de 2012. Si la gauche continue de jouer avec les règles du jeu inventées par d’autres – des banquiers pour la finance, des productivistes pour le modèle de développement, des Jacobins pour le système politique, des libre-échangistes pour la mondialisation – elle sera balayée comme elle l’est partout en Europe. On aura beau promettre l’égalité, la justice sociale, une société apaisée, la défense de l’emploi, la préservation de la planète, on ne pourra tenir aucune de ces promesses car le système nous l’interdit. Alors, de faux espoirs en faux espoirs, la population s’abstient ou se jette dans les bras des marchands de sable. Combien de 21 avril faudra-t-il encore pour en prendre conscience ?
Mon projet pour la France est un antidote aux 21 avril en gestation, car c’est un projet de changement de système, pas de réformettes pour prolonger sa durée de vie. Le capitalisme coopératif pour transformer le système économique, les lois sécuritaires sur la finance et la spéculation pour briser la dictature des marchés, la démondialisation pour protéger le travail et mettre en œuvre un protectionnisme de mutation écologique, et la VIe République pour partager le pouvoir, sont la colonne vertébrale de la transformation que je propose, la seule capable de faire basculer la France à gauche.


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