J’ai croisé il y a quelques jours un fervent lecteur de ce blog. Entre autres remarques, il a relevé que nos critiques étaient toujours positives. J’ai répondu que nous lisions uniquement des livres choisis avec soin et qui, par conséquent, correspondaient à nos goûts respectifs. Il arrive cependant que l’une ou l’autre soit déçue par un ouvrage qui n’a pas tenu ses promesses. C’est mon cas avec le livre de Rachel Johnson, Le Diable vit à Notting Hill.
Pour commencer, la traduction française du titre m’a mise sur une fausse piste. Comme dans Le Diable s’habille en Prada, on plonge en effet dans un univers luxueux et élitiste. Mais la comparaison s’arrête là. A Notting Hill, le lecteur est témoin du quotidien et des petites mesquineries des habitants fortunés d’un square privé de ce quartier huppé de Londres. Or, la vie secrète des riches est finalement un ressort vu et revu (à la TV, au cinéma) et lu et relu (dans la presse ou en librairie). L’effet de surprise se trouve donc édulcoré.
En outre, le style trop convenu ne suffit pas à compenser la faiblesse du fond. Si bien qu’en dehors du plaisir que j’ai eu à me remémorer les souvenirs de ce quartier où j’ai passé de nombreux et agréables moments, j’ai trouvé que l’ensemble manquait d’originalité.