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Panzer Command Ostfront : un plus un font trois

Publié le 02 juillet 2011 par Cyberstratege

Panzer Command Ostfront

Fin mai dernier Matrix Games commercialisait sous le titre Ostfront, une compilation des deux précédents jeux parus dans la série Panzer Command, à savoir Operation Winterstorm et Kharkov. Version augmentée, améliorée, cette synthèse mérite l’attention, si tant est que, amateur de combats tactiques, vous soyez passé à côté des deux premiers volets. Si tel n’est pas le cas, n’espérez pas trop découvrir un jeu mature, réellement transformé et ce, malgré cinq années de préparation. Le Bêta test continue…

Résumons brièvement le contenu et la nature de ce jeu, en quelques mots. Le système au cœur de la série des Panzer Command consiste à recréer, aussi fidèlement que possible, quelques-unes des actions militaires, pour l’instant limitées au front de l’Est entre 1941 et 1945, ayant marqué la seconde guerre mondiale. Pour ce faire, on dispose d’un moteur 3D au service d’un gameplay en tours alternés, avec phases d’ajustement. Chaque tour se décompose en deux phases de quarante secondes d’action/réaction. Nouveauté introduite par Ostfront, il est désormais possible de jouer à la Combat Mission, en une phase unique de soixante secondes (sans phase de réaction). Certains apprécieront mais l’intérêt réel de cette option reste à démontrer. Pour le reste, l’échelon de commandement retenu concerne la compagnie, avec possibilité de gérer les troupes individuellement, dans une moindre mesure. Les unités de soutien stratégique, de type artillerie régimentaire, demeurent abstraites dans leur représentation et seuls les effets tactiques concrets, à l’échelle du jeu, seront visibles dans les parties. Exception notable, l’aviation. Précisons d’emblée que l’artillerie soviétique, particulièrement les orgues de Staline, fera l’objet d’un patch déjà en chantier, destiné à corriger pas mal de problèmes (précision, concentration et efficacité peu vraisemblables).

PzC Ostfront - briefing

Des briefings assez complets mais manquant de standardisation dans leur présentation.

En termes de contenu, on retrouve toutes les campagnes et scénarios des deux premiers volets, mis à jour pour le nouveau moteur 3D, lui-même amélioré pour l’occasion. Il affiche désormais les conditions météo (la neige fait son apparition, ce qui est tout de même la moindre des choses…), ainsi que l’herbe des steppes. Le tout avec, autant le dire clairement, un rendu digne d’un jeu du siècle dernier. L’effort est louable mais il peinera toutefois à susciter l’enthousiasme. Il y a dix ans on y aurait été sensible mais là… seul le gameplay et le contenu, par son aspect historique ainsi que sa quantité, pourraient relever l’ensemble. Le pari est loin d’être gagné, malheureusement.

PzC Ostfront - brummbar

Sympathique mais on encore bien loin de ce que proposent certains concurrents, même âgés…

L’impression générale procurée par ce jeu est bien celle d’une compilation, avec un agglomérat de campagnes présentées sans véritable structuration (chronologie ou niveau de difficulté), autre que le nombre de batailles les composant. On sent que tout à été mis en vrac et ficelé, tant bien que mal, afin d’offrir un semblant de cohésion (les scénarios sont toutefois classés historiquement). Les efforts consentis semblent faibles. La quantité est bien présente et le caractère historique bien rendu mais le liant ludique fait défaut. Cela transparaît également dans les errances de l’interface, donnant une sensation générale proche de l’improvisation. En dépit de la présence de campagnes nombreuses (scriptées et aléatoires), on a l’impression de jouer des batailles sans beaucoup d’âme et cela est renforcé par la pauvreté des environnements, tout autant visuels que sonores.

PzC Ostfront - camp01

La présentation laisse à désirer et les informations sont loin de suffire pour orienter son choix.

L’intérêt majeur de Ostfront réside tout de même en cette richesse importante ; une suite d’offensives et mouvements stratégiques survenus à l’Est, entre le début de l’opération Barbarossa et l’effondrement du Reich. Ce simple constat suffirait presque à motiver l’achat pour tout amateur de jeux vidéo consacrés au sujet. L’effort consenti pour coller aux réalités de l’époque, en termes de topographie, d’ordres de batailles et de fidélité des matériels, mérite quant à lui l’intérêt qu’il peut susciter. Tout cela serait idyllique, sans l’impossibilité regrettable de commander des unités autres que soviétiques ou allemandes. Point de confrontation avec des fantassins finlandais, de blindés roumains ni même d’unités italiennes à mener ; la dualité formelle initiale demeurera la règle, jusqu’à la prise de Berlin. Par ailleurs, on peut noter l’anonymat relatif des unités principales (le cœur de vos troupes) qui gagnent expérience, bonus variés et médailles, au fil des combats menés mais demeurent dépourvues de personnalité. Difficile de s’attacher à un char désigné d’un simple numéro tactique.

PzC Ostfront - fow

Ce genre d’indication ne devrait apparaître qu’après reconnaissance du terrain !

Les parties sont plaisantes à jouer, ce qui constitue le second schwerpunkt (point principal) du jeu, même si pour cela il faudra parvenir à faire abstraction d’une litanie de points noirs. Depuis le début de cette série on sait qu’il en est ainsi et bien entendu, cela est ici confirmé. L’ajout de quelques agréments visuels, que ce soit dans les textures (matériels ; terrains) ou les animations (neige ; infanterie) apporte, péniblement, un surplus d’intérêt et de vie au logiciel. Côté ambiance sonore, malheureusement, l’ensemble demeure bien chiche. Les boucles audio sont peu variées, de médiocre qualité dans l’ensemble et surtout, l’environnement naturel (et militaire) reste fréquemment muet. La campagne soviétique demeure bien silencieuse, même par temps de guerre !

PzC Ostfront - setup01

Trois pelotons de Ferdinand sur une telle carte, est-ce vraiment raisonnable et motivant ?

Détail intéressant, les objectifs de victoire présentés dans les briefings, toujours accessibles en cours de partie (raccourci O), ne correspondent pas à un total de points fixes. Ils sont, pour certains, clairement définis comme étant primordiaux mais leur valeur numérique, comme la manière de les conquérir (généralement suggérée plus ou moins explicitement), est laissée à la décision du joueur. Évidemment, certaines situations tactiques ou stratégiques imposent d’elles-mêmes une résolution évidente, pratiquement immuable, mais rien n’empêche d’explorer des variantes pouvant s’avérer gagnantes. En revanche, cette transparence du mode de calcul des points s’accompagne d’une décision malheureuse, le fait que l’I.A. bénéficie d’un important bonus lorsqu’un nombre de tours prédéfinis est dépassé. En clair, si vous n’atteignez pas vos objectifs avant un tour T, laissé à la discrétion du programme, vous n’obtiendrez pas une victoire mineure ou majeure et ce, quel que soit le niveau accru jusqu’alors. Si une telle décision peut aisément se comprendre et se justifier, dans le cadre de parties en ligne ou par e-mail, on admet mal son application à des batailles en solitaire. Si un joueur méticuleux (ou simplement passionné) décide de prendre un temps indéfini pour boucler sa partie, le fait de pénaliser son style de jeu paraît injustifiable. Seules des conditions concrètes devraient expliquer de telles sanctions (tombée de la nuit ou impératifs stratégiques, par exemple) et s’afficher clairement dans les briefings.

PzC Ostfront - setup02

Une option intéressante permet de colorer la carte selon la nature des terrains présents.

Panzer Command Ostfront : un plus un font trois, 6.0 out of 10 based on 1 rating

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