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En vrac.

Par Ananda

De l’insatisfaction d’un poème

naît toujours un autre poème.

Toute sa vie, l’on traîne le poids de son corps, de sa maladresse à être.

La création jaillit de l’insatisfaction, de l’incomplétude du monde.

On reconnait l’arrogant à ce que, quand il ne sait pas, plutôt que d’avoir l’humilité et le bon sens d’en profiter pour apprendre de nouvelles choses, il se bute et prend le parti de les ignorer, comme s’il leur en voulait d’être.

Si les gens sont méchants, c’est parce qu’ils n’aiment qu’eux.

Ecrire, c’est aller vers les autres…tout en s’en protégeant, par les mots.

L’écrivain est un chamelier sur le désert de la page blanche.

Répugner à souiller de mots, de traits d’encre l’immaculé de la page. A violer sa grandeur désertique, la beauté de son étendue de champ de neige vierge.

Comme on répugne à agresser, défigurer l’Originel.

L’écrivain est, par bien des points, pareil à ces rongeurs timides et minuscules qui se réfugient dans des terriers, des trous de sable.

Lui se réfugie à l’intérieur d’un terrier de mots, de pages.

La poésie…ou utilisation de mots pour aller plus loin que les mots…

La France est fille des rois, des Jacobins et de Napoléon ; elle aime les chefs et un certain fonctionnement étatique autoritaire. Elle est aussi – quoi qu’elle prétende – imbue d’élitisme et de castisme.

Tout être laisse derrière lui la trace d’un vibrant, fluctuant mystère.

Nos auras sont aussi tremblantes que mirages dans le désert.

En vain cherche-t-on la quintessence d’un être dans sa biographie… Chercher, analyser, cerner, ne sont-ce pas les pires des illusions ?

Una obsession des plus latines : se poser en « plus malin que… »

Les moments que l’on a vécus intensément sont comme un éternel présent qui se prolonge.

Qu’est-ce qui nous pousse à lire une biographie ? Ne serait-ce pas, d’abord, la fascination exercée par un DESTIN ACCOMPLI ? La volonté de percer coûte que coûte le mystère d’un être, de dégager le fil conducteur d’une existence ?

Le morbide constat, en dernier ressort, que l’on ne peut y parvenir ?

Toute lecture d’une biographie est riche d’enseignements.

Le principal, je crois, est celui-ci : aucune existence ne possède de « fil conducteur », de logique interne. Car toute existence est, en un sens, discontinue, soumise tant aux fluctuations de l’être lui-même qu’aux caprices des circonstances qui le pétrissent et le modèlent sans cesse.

En conséquence, tout « bilan d’une vie » a je ne sais quoi d’artificiel ; toute vie est une suite de pointillés plus ou moins hésitants, que seul l’achèvement, le « bouclage » que constitue la mort a la vertu de transformer en ligne droite, ou plutôt en illusion de véritable trajectoire.

P. Laranco


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