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Et si l’affichage environnemental m’était conté, retour d’expériences…

Publié le 03 juillet 2011 par Carocahors

Et si l’affichage environnemental m’était conté, retour d’expériences……pendant le premier Beesday, une rencontre entre professionnels et bloggeurs, orchestrée par Lucie Gaudens et Pierre-Yves Sanchis, dans les magnifiques locaux verts de Bio Intelligence Service.

Mardi 28 juin dernier, a eu lieu le premier RDV des Beesday, intitulé « Affichage environnemental : ils l’ont testé, ils nous racontent ! ». Lors de cette rencontre, nous avons eu la chance d’écouter Olivier Laurent, Sustainable Development Manager chez Orange, Jérôme Dupuis, Directeur Adjoint des partenariats entreprises, de la Fondation WWF-France (qui a travaillé avec Olivier Laurent), Nadia Boeglin, Conseillère du Commissaire au Développement Durable, au Ministère du DD, Olivier Jan, Directeur adjoint chez Bio Intelligence Service, Thomas Albisser, Gérant de la société Hop-Cube et Patrick Montier, Gérant du site Ecocompare (dont nous vous avons parlé dans un précédent billet).

Retour sur quelques informations intéressantes pour appréhender le déploiement de cette phase expérimentale liée à l’affichage des données écologiques des produits.

L’affichage environnemental, c’est quoi ?

A l’instar d’Alter Eco (avec son AlterEcomètre), Casino, Leclerc (et son étiquetage sur les tickets de caisse) ou encore Orange qui ont initié un étiquetage spécial destiné aux émissions CO2 sur le packaging de leur produit, 168 nouvelles entreprises peuvent, depuis le 1er Juillet, communiquer sur des critères environnementaux, tels que l’impact sur l’eau ou la biodiversité,  les émissions CO2, la consommation énergétique, etc., de leurs produits/services.  Le choix de ces critères seront à l’initiative de la marque (sauf les équivalents CO2 qui feront l’unanimité pour évaluer l’impact sur l’effet de serre), suivant les catégories de produits. Par exemple pour une lessive,  on va s’interroger sur son devenir et les conséquences de la pollution de l’eau alors que pour un produit d’ambiance pour la maison, ce sera la pollution de l’air. L’entreprise  pourra alors communiquer aussi bien sur l’emballage de son produit (label et/ou format de restitution libre, avec une échelle de quantification par ex), qu’en rayon (PLV),  ou sur son site Internet.

Pour palier à de l’information trop disparate, plusieurs entreprises travaillant dans le même secteur se sont concertées afin de définir des unités de mesure et des formats de présentation communs, qui permettra une comparaison plus aisée entre produits.

Depuis le 1er Juillet dernier, l’affichage environnemental a été officiellement lancé en France. Une initiative qui émane du Grenelle de l’environnement, menée par le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable.

L’objectif de ce dernier est d’avoir une offre responsable plus visible vis à vis des consommateurs, plus crédible (ciao le greenwashing), et plus accessible. L’approche a été décidée « multi-critères » pour ne pas se limiter aux problèmes environnementaux les importants, mais aussi prendre en compte les déplacements de pollution. SFR et Conforama se sont d’ailleurs déjà lancés dans cette démarche, avec des indicateurs « ressources », « qualité de l’eau », etc.

L’affichage environnemental, c’est pour qui ?

Cet affichage concernera particulièrement les catégories de produits suivantes :

- Alimentaire (hors boisson),

- Equipement (électrique, électronique, meuble, sport…),

- Papèterie, produit d’impression et d’édition,

- Habillement / Textile / Chaussure,

- Boisson,

- Produit d’hygiène, Cosmétique, Ménager,

- Produit d’aménagement et de construction,

- Distribution / multi-produits,

- Divers (hôtellerie, éclairage public, jouet, fleur, etc.).

Ce projet de grande envergure, qui promet aux consommateurs plus de transparence sur les efforts environnementaux effectués par les marques, sera ainsi en phase expérimentale pendant un an avant de décider d’un affichage environnemental commun, en fonction du retour d’expérience via les consommateurs.

Il s’agit d’un travail collectif associant les différentes parties (dont les ONG) qui permettra de tester, d’optimiser différentes méthodologies de calcul et différents modes de communication, différents indicateurs…

Examples

Orange s’est engagé avec le WWF pour mettre en place cet affichage environnemental, (dès Oct 2008), qu’ils essayent d’optimiser ensemble, en se concentrant sur des indicateurs de flux et des données qualitatives (biodiversité, aspect sanitaire, etc.). Aujourd’hui, Orange présente une échelle de notation sur 3 pour ses téléphones mobiles (limitation CO2, préservations des ressources naturelles et conception éco-responsable) que l’on retrouve sur les étiquettes en magasin, mais une approche plus large (dotée de 5 critères) est disponible sur leur site internet.

Quant à Hop-Cube, une jeune société (créée en 2009), spécialisée dans l’affichage digital environnemental (électroménager et high-tech), elle expérimente depuis 2 ans, 3 000 000 affichages/mois sur Internet, via 30 000 produits référencés. Elle travaille avec des sociétés comme les 3 Suisses, Promod, FCBA, Antalis, Discounteo. L’objectif de la démarche étant de comprendre et de mesurer le comportement des consommateurs (quelles informations cherchent-ils, comprennent-ils les info délivrées, où trouver ces info, etc.) afin de lui délivrer les informations environnementales les plus pertinentes sur l’ensemble du cycle de vie du produit.

Dans le même esprit, Ecocompare s’attèle à mesurer l’impact écologique des produits sur tout le CV des produits avec différents critères, et a créé un site, que je qualifierais de hautement ingénieux, le premier à délivrer ce type d’infos. Il regroupe un certain nombre de produits, dont la liste s’élargit chaque un jour un peu plus, grâce à la demande des consommateurs. En effet, en ayant mis en place une application i-phone, les consommateurs peuvent scanner les produits en magasin (grâce aux codes barres classiques) pour évaluer les critères environnementaux référencés par le site. Mais si les produits n’ont pas encore été passés au crible par Ecocompare, ce dernier enregistre le nombre de demandes liées à ces produits et communique aux entreprises une volonté des consommateurs d’en savoir davantage. Cette application sera bientôt élargie aux smartphones. Ce sont donc désormais les éco-acteurs qui décident !

Pour conclure sur l’affichage environnemental, cette approche devrait permettre une prise de conscience collective englobant citoyens, distributeurs, fabricants, fournisseurs et pouvoirs publics. Sa phase expérimentale a été officiellement lancée le 1 er Juillet mais ne vous attendez pas à voir fleurir de nouveaux étiquetages sur tous les produits dès demain, ils arrivent mais patience…

Nous remercions donc la Beesteam et tous les industriels présents lors de cette rencontre, pour cette soirée riche en découvertes. Affaire à suivre et vivement le prochain Beesday !


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