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Jean Quatremer, ou l'Europe cohérente

Publié le 14 février 2008 par Roman Bernard
Coulisses de Bruxelles, UE. La qualité du style, la richesse des informations, l'originalité du ton employé, justifieraient à eux seuls la lecture de son blog, qui relève sensiblement le niveau de l'offre de Libération. Jean Quatremer est, certes, un fédéraliste.
Mais c'est un fédéraliste cohérent. Il a faite sienne la devise prévue par le Traité établissant une Constitution pour l'Europe, "unis dans la diversité". Et s'alarme à juste titre de l'anglicisation croissante de l'Europe et surtout de ses institutions, dont les actes publics sont quasi-exclusivement rédigés et/ou prononcés en anglais.
Dans son dernier billet, Does somebody speak English ?, le journaliste reprend la lettre envoyée en français par l'eurodéputé italien Marco Cappato à ses collègues, en guise d'appel à la défense de la diversité linguistique dans les institutions européennes. C'est ce type d'attitude, très rare, trop rare, qui serait de mise à me réconcilier avec l'Europe.
Si j'ai longtemps été européiste, traitant en 2005 ceux qui avaient voté "non" de "Gaulois", pensant aussi que l'Union serait le seul moyen de sauver les nations européennes de l'américanisation, j'ai peu à peu déchanté, constatant que l'Union européenne est précisément le vecteur par lequel la culture anglo-saxonne, et surtout la langue anglaise, colonisent le Vieux Continent. Nombre de fédéralistes, qui ne rêvent que d'unité, même au prix de la menace de la diversité linguistique, dont ils se moquent d'ailleurs souvent, ne relèvent même pas ce danger. Jean Quatremer si, et en plus de défendre à sa mesure la diversité linguistique européenne, condamne le laxisme de la France en la matière. Le français est en perdition dans les institutions européennes, internationales, dans le monde, et la Francophonie n'a même pas été l'un des enjeux de la dernière campagne présidentielle ! Consternant.
Si l'Europe était réellement utilisée à des fins nobles, je pourrais envisager d'être à nouveau un "Européen convaincu". Mais tant que l'Union ne visera qu'à faire disparaître les nations, leurs cultures et leurs langues, en dépit de ses bonnes intentions affichées, pour moi, ce sera "non" ! Je me demande d'ailleurs comment Jean Quatremer peut garder son enthousiasme intact, quand on voit la tournure qu'est en train de prendre la construction européenne. Enfin, au moins il est cohérent...
Roman Bernard

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