Loïc Robaeys et ses tableaux « monstrueux » !

Loic Robaeys m’a dessinée ! C’est à lui que je dois mon léger strabisme, ces cils XXL et mon 95B ! Mais Loïc dessine bien d‘autres choses. Notamment des monstres qui s’invitent dans des toiles de maîtres.

Paulette : Comment as-tu eu l’idée et l’envie de mettre en scène des monstres dans des tableaux très connus ?

Loïc : Je me disais que c’était une manière originale de faire redécouvrir les grands classiques de la peinture. Un peu comme toi Paulette qui m’a fait redécouvrir ce magnifique musée du Louvre. Cette manière de détourner le sens du tableau permet de révéler certains personnages secondaires ou des détails de moindre importance. Comme l’intervention graphique change l’histoire de la toile, ça devient parfois très drôle. Exemple dans le tableau de Claude Monet (Les Falaises d’Etretat 1886)où l’on voit des bateaux qui arrivent sur la plage d’Etretat, le fait d’avoir rajouté un pseudo monstre du Lockness transforme une scène qui est à l’origine paisible en scène de panique car les bateaux sont menacés. Pareil pour Jean-Joseph Weerts 1847-1927, Marat assassiné ! Le monstre a pris le rôle principal, tous les protagonistes lui en veulent à mort !

Paulette : Parfois tu épouses complètement le style du peintre et parfois au contraire tu t’en éloignes complètement. Qu’est-ce qui dicte tes choix de tableaux ?

Loïc : La plupart des monstres s’adaptent au style du peintre, c’est un bon exercice pour comprendre la technique de l’artiste. Mon préféré est la toile de Georges Seurat : Un dimanche après-midi à l’Île de la Grande Jatte (1884-1886). On ne voit pas forcément tout de suite qu’il y a une grosse limace au milieu de la foule, ça prolonge la blague. D’autres sont en décalage total de style comme la Vénus couché de Sustris (1515-1584) qui flirte avec Goldorak, ou Bruegel(Kermesse avec théâtre et procession) et la « chute d’Icare », c’est un autre délire mais je ne me refuse rien…

Paulette : Dans Les Menines de Velasquez (1656) c’est rigolo parce que le monstre que tu as fait, est entouré d’autres personnages étranges … Et puis on sait que c’est un tableau qui interroge sur la réalité et la fiction, la place du spectateur etc… Est-ce que c’est quelque chose auquel tu es sensible quand tu choisis un tableau ?

Loïc : Je ne connais pas suffisamment l’histoire de chaque tableau, c’est en général l’histoire immédiate ou l’ambiance qu’il traduit qui m’inspire. On voit bien dans ce tableau aux allures de Twin Peaks que presque tout le monde nous regarde. Le monstre que j’ai créé me regarde et doit probablement figurer sur la toile que s’apprête à peindre Velasquez qui s’est représenté lui-même comme étant le peintre du tableau. Cette mise en abîme croisée est géniale !

Paulette : Est-ce que tu vas continuer à faire des monstres ? Et quels sont tes projets en ce moment ?

Je n’ai pas dit mon dernier mot, je pourrais créer des monstres à l’infini, c’est très drôle à faire, peut-être qu’un jour j’en ferai un projet d’édition. En ce moment je travaille sur un projet de livre de jeu pour enfant avec une grande maison d’édition, mais je ne peux pas encore en parler.

Paulette : Est-ce que tu pourras me faire une autre robe, je n’ai plus rien à me mettre ?!

Loïc : Tu sais ma chérie les temps sont dures ! Mais tu as bien travaillé cette année, nous irons faire les courses ensemble, j’ai déjà repéré une ou deux magnifiques robe très 60’s !