Une assurance pour protéger votre e-réputation
Diffamations et injures vous concernant sur le web ? Il est possible de nettoyer votre réputation grâce à une assurance. En effet, l’assureur Swiss Life, en partenariat avec l’agence de réputation en ligne Reputation Squad, a lancé « l’assurance e-réputation » qui offre une garantie à l’assuré d’effacer tous les contenus diffamants des sites ou de les enfouir loin des premières pages de recherche de Google.
Albéric Guigou, co-fondateur de l’entreprise explique comment les experts de Reputation Squad réparent la réputation d’un internaute : négocier à l’amiable avec les auteurs des contenus diffamants, leur lancer un argumentaire juridique, leur envoyer un courrier d’intimidation pour qu’ils suppriment les diffamations et les injures. Mais si faire supprimer ces contenus est impossible, Reputation Squad a une autre alternative : créer des contenus qui vont apparaître sur les premières pages des moteurs de recherche.
Dans quels cas l’assurance ne fonctionne-t-elle pas ?
Après une étude attentive du contrat, l’on constate que l’assurance ne s’applique pas à de nombreux cas de figure. Parmi ces cas, l’on peut citer :
- le cas où l’assuré a donné son accord ou est lui-même l’auteur du contenu. De nombreux buzz négatifs démarrent avec une vidéo postée du plein gré de l’internaute ;
- le cas où le problème découle de la vie professionnelle de l’assuré et non de sa vie privée ;
- le cas où le problème découle de la participation de l’assuré à une association (sauf à une association sportive) ;•le cas où le problème découle d’un mandat électif ;
- le cas où le problème découle de l’activité de l’assuré qui est prêtre, imam ou rabbin.
D’autant plus qu’Albéric Guigou avoue ne pas pouvoir gérer le scandale dans son ensemble. Avec une prestation de 10.000€ par an à verser à l’assuré, Reputation Squad ne pourra couvrir que certaines parties d’un gros scandale.
Ne serait-il pas mieux de porter plainte ?
Selon Guy Birenbaum, bloqueur et chroniqueur spécialiste du web, le mieux serait de saisir la Cnil (Commission nationale e l’informatique et des libertés) et porter plainte au lieu de souscrire une assurance. Depuis avril, il est possible de se retourner contre les responsables des sites où les propos diffamants sont tenus.Mais Eddie Abécassis, directeur e-business de Swiss Life, riposte en avançant que c’est justement pour cela que le contrat d’assurance e-réputation prend en charge les frais d’avocat. Il faut noter que si l’internaute porte seulement plainte, les photos ou propos diffamants restent toujours en ligne durant toute la procédure.