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C’est l’histoire d’une… oie blanche qui venait d’Afrique

Publié le 04 juillet 2011 par Iti1801

Loin de moi l’idée de surfer sur le ramdam (buzz pour ceux qui manquent cruellement de vocabulaire) du moment, mais après mon précédent article sur ce qu’il convient d’appeler « l’affaire DSK », difficile de faire autrement. Inutile de vous rappelez ce qu’on n’avait pas dit alors il y a un peu plus d’un mois. Je ne ferai que quelques remarques.

On ne se rend pas encore compte de l’impact néfaste qu’ont eu les séries américaines sur l’imaginaire collectif ! Il faudrait commencer à sérieusement désacraliser l’ADN ! Il ne suffit pas d’avoir un échantillon de liquide séminal retrouvé sur une personne, ni même des traces de peau sous les ongles, pour immédiatement conclure au viol ou au rapport sexuel forcé. Encore une fois, je ne peux que renvoyer à l’excellent Presumed Innocent.
De même pour beaucoup, dans une affaire, il y a forcément un coupable et une victime et ce bien avant toute forme de procès… Que n’a-t-on pas conspué ceux (Robert BADINTER par exemple) qui osaient parler de plaignante plutôt que de victime ! Car parler de victime présuppose qu’on connaisse déjà le coupable et bafoue alors la présomption d’innocence ! Mais il est tellement plus simple d’avoir un monde binaire et de généraliser… (Je ne nie toujours pas qu’une femme puisse être violée dans de telles conditions, je précise au cas où des chiennes de garde me tomberaient dessus… Même si, bizarrement, on ne les entend plus guère en ce moment… Ni M. DEBRE d’ailleurs…)
Surtout qu’il faut aller vite, toujours plus vite que la musique, que l’enquête, qu’on ne prend plus le temps, qu’on est dopé à l’information. D’où la recherche permanente du scoop, du scandale, du scabreux ! Il faut toujours faire du chiffre, de l’audience, vendre des journaux, alors tant pis pour la déontologie, pour la réflexion. Faut dire qu’on n’a plus trop de temps de cerveau disponible, alors faut le combler vite fait, bien fait… Mais ce n’est pas la faute des journalistes, non. M. Brushing DELAHOUSSE hier s’est bien posé la question à haute voix : tout ce tintamarre assourdissant qui repose bien souvent sur du vent ou si peu (car on ne sait toujours pratiquement rien de ce qui s’est passé, mais qu’importe spéculons, spéculons, y’a que ça de vrai finalement dans la vie faut croire…) n’est-ce pas plutôt la faute de l’émotion ? Cette capacité à retourner sa veste m’étonnera toujours.
D’autant plus que des journalistes etatsuniens avaient mené une enquête poussée sur la plaignante, Naffisatou Diallo, et avaient découvert… Rien. Une oie blanche venue d’Afrique pour fuir la guerre. Une résistante au régime venue chercher sa part du rêve américain à la sueur de son front… Du coup, on ne peut que s’interroger sur cette bande de bras cassés, et sur la manière dont ils ont enquêté ? Sur le terrain ou grâce à la magie d’internet qui permet d’être connecté au monde entier sans jamais se déplacer de son confortable bureau ? On n’est plus à un mystère près dans cette affaire qui s’avère de plus en plus ténébreuse…

Du coup, parfois on a simplement envie de dire stop, temps mort, on arrête, on respire, on reprend son calme ! Tout ça pour aboutir à une vérité qu’on ne connaît que trop bien depuis Adam et Eve, c’est la femme qui est perfide et vénale bien entendu !!! (*joke*)
Plus sérieusement, comme disait mon prof de français au lycée : « Le monde n’est ni tout blanc ni tout noir ; il est gris ! Avec toutes les nuances qui peuvent exister… » De grâce, arrêtons donc les condamnations à l’emporte pièce et les jugements hâtifs, et ne tombons pas dans le piège inverse de voir des complots partout comme une évidence, là où ne se trouvent parfois que de tristes coïncidences…


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