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Les dictatures africaines

Publié le 04 juillet 2011 par Zako

Le continent africain est depuis 1960, année des indépendances nationales à la merci de personnes ou groupe de personnes, de clans ou régimes politiques qui, une fois installés à la tête des Etats, refusent de partager ou céder le pouvoir, jusqu’à instaurer la dictature : Certains chefs d’Etat se présentent une , deux , trois , quatre , cinq, six, sept ou même huit fois au suffrage universel , soi-disant pour continuer le travail inachevé, commencé sous les précédents mandats  . A quand les présidents africains prendront-ils exemple sur leurs homologues  des démocraties occidentales ? En France par exemple, le mandat présidentiel dure 5 ans et renouvelable une seule fois : Monsieur Sarkozy élu en Mai 2007 défendra ses chances en 2012 devant les français. S’il est réélu, il ne pourra plus se présenter en 2017 parce que la loi le lui interdit. Constatez l’embarras de l’ancien président russe, Vladimir Poutine, obligé de céder sa place à Dimitri  pour jouer le rôle de sous-chef.   Remarquez, la démocratie n’est qu’un prétexte : La plupart des dictateurs  africains sont trop souvent sous la protection de la France ; Appelez cela  la Francçafrique qui se résume en ceci : Le Président du Burkina Faso, un pays voisin de la côte d’ivoire est au pouvoir depuis 25 ans, et pourtant, il n’est pas dérangé : Ce pays est secoué ces mois-ci par un mouvement de contestation populaire ; les présidents du Cameroun et du Congo Brazzaville,  tous les deux cumulent 70 ans de pouvoir ; Les Bongo père et fils conservent le pouvoir depuis 45 ans au Gabon (le pays d’Elf aquitaine) et ils sont toujours les amis de la France. C’est pareil au Togo où les Eyadema père et fils s’accrochent depuis un demi siècle .Le régime des généraux en place depuis 1962 en Algérie a à peine vu passer le printemps démocratique arabe : C’est normal, Bouteflika ne fait rien de mal alors laissez-le tranquille. Ben Ali de Tunisie est resté 24 ans avant d’être chassé par la rue ; Il serait encore là si la France avait fait le « nécessaire ». Moubarak d’ Egypte a fui le pouvoir au bout  42 ans, lui aussi chassé par la révolution arabe malgré son rôle déterminant dans le processus de paix  palestino- israélien. Le régime d’Idriss Deby au Tchad, 20 ans ; ce dernier n’est pas inquiété avec bien sûr l’aide de la France qui veille au passage sur l’exploitation des puits du pétrole de cet Etat : Les revenus du pétrole ne profitent guère à la population tchadienne qui n’intéresse personne et qui vit dans une extrême pauvreté. Ne parlons plus de Mugabe qui se joue de son âge, de la communauté internationale, de la misère de la population zimbabwéenne. Le problème est que  ces présidents africains, qui font la pluie et le beau temps dans leur pays ont en majorité  la  nationalité française !   Kadhafi, lui n’a pas cette chance-là ni le soutien de la France mais résiste contre vents et marrées, après 45 ans, et pour combien de temps ?  Le colonel sait que ses jours sont comptés à la tête de la Libye parce que les occidentaux ne le lâcheront pas tant les réserves de pétrole de son pays sont inestimables et que se pose aussi chez lui la question épineuse des droits de l’homme et de la démocratie. Dans ces pays où le pouvoir est confisqué, concentré entre les mains d’une poignée de personnes,  la liberté de chaque citoyen est « surveillée, menacée » et quand le peuple la réclame, cela se traduit par des mouvements de contestation de régimes politiques au Maghreb et de guerre civile en côte d’ivoire où Le cas Gbagbo nous intéresse parce qu’il a été arrêté le 11 Avril dernier. L’on dit que Gbagbo est ami avec Kadhafi, Mugabe… Ce sont de mauvais exemples mais même le nom de Gbagbo est  souvent cité au cours de ces dernières années parmi ceux des dictateurs  morts ou en activité, renversés ou même chassés du pouvoir sur le continent. Les mauvaises langues lui donnent des surnoms de l’anti-français, de  machiavel, de Jean-Marie Le Pen de côte d’ivoire, du boulanger d’Abidjan  pour ses ruses,  sa façon à lui de contourner les difficultés, de déjouer ses adversaires politiques, de rouler en un mot tout le monde dans la farine. Gbagbo est resté dix ans au pouvoir mais n’a pu seulement  gouverner que les 2 premières années. Son régime était-il dans le cas de figure que ceux précédemment cités  ou Gbagbo était-il réellement un dictateur ? Remarquez, si Gbagbo était un dictateur, il aura été plus « minable » que les autres et le dernier que l’Afrique connaisse, le seul qui se fait battre aux élections, peut-être par   un autre dictateur en herbe, qui reste moins longtemps au pouvoir et qui n’a pas eu le soutien de la France de jacques ou de Nicolas. Est-ce cette personne qui était, d’après Wikileaks  à l’origine de la nomination de Dominique de Villepin comme Premier Ministre de la France? Je vous ouvre principalement le dossier Gbagbo qui correspond à la période de 2000 à 2010 où le fils de Koudou Paul, qui ne plait certainement pas à tout le monde était à la tête de la côte d’ivoire.   En Octobre 2000, les partis politiques de côte d’ivoire, notamment le PDCI-RDA du président Bédié, le RDR du nouveau président Ouattara et les rebelles du nord du premier ministre Soro refusent de participer à l’élection présidentielle, sous le prétexte que toutes les conditions n’étaient pas réunies pour y aller. ET Gbagbo se présente quand même face à Monsieur Guéï, le Général putschiste de 1999. Il est élu mais se fait aider par la rue pour récupérer le pouvoir. Quelques mois plus tard, ces partis d’opposition qui boycottent les urnes auparavant lui contestent son élection et demandent l’annulation des résultats. En 2002, les rebelles du Nord mènent une offensive militaire pour renverser son gouvernement.  La situation tourne au conflit ; La France intervient pour un cessez-le-feu : Les accords de Linas-Marcoussis (Essonne-France) invitent tous les partis politiques et la société civile ivoiriens à déposer les armes. Une force  française de paix dite «Force Licorne ou force d’interposition » nait de ce conflit  pour éviter les affrontements et veiller sur la sécurité de la population ivoirienne et en particulier des ressortissants de la communauté européenne et internationale résidant en côte d’ivoire. L’on assiste au partage du pays entre le Nord aux mains des rebelles et le Sud pro-gouvernemental. La France n’applique curieusement pas les accords de défense de 1962 entre les deux pays en cas d’agression de l’un d’eux ;  Ce que réclamait Gbagbo, vu la souveraineté de la côte d’ivoire menacée. Monsieur Chirac, réélu en 2002 à plus de 85% de suffrage, un score de dictateur, ne tenait pas à protéger le régime de Gbagbo qui dénigrait la politique du parti unique de son ami d’Houphouët Boigny et ne considérait peut-être pas l’agression des rebelles comme étant une tentative extérieure. La France n’avait évidemment rien fait pour sauver le régime de BEDIE, héritier d’Houphouët Boigny, débordé et déposé par quelques membres indisciplinés de l’armée en 1999. Mais elle n’était pas prête non plus à laisser au pouvoir en côte d’ivoire un socialo-marxiste-léniniste-trotskiste en la personne de Gbagbo : Les accords de Linas obligent donc Gbagbo à partager le pouvoir. Un gouvernement d’union nationale composé des protagonistes du conflit se met en place sous l’égide de la France pour sauver la relative paix. Gbagbo travaille durant 8 ans avec l’opposition dans ce climat conflictuel sous le tutorat des Nations unies.IL est donc difficile de lui reprocher quoi que ce soit étant donné le partage du pouvoir. L’élection présidentielle de 2005 n’a pas eu lieu parce qu’il y avait tout simplement des tensions dans le pays : Entre 2005 et 2010, cette élection est repoussée à 6 reprises, sous sa responsabilité, faute de stabilité politique et sociale et cela avec l’avale des Nations Unies. Mais l’opinion internationale, manipulée par la presse à la solde des occidentaux  à vide de pétrole « la côte d’ivoire en produit pour sa consommation personnelle » et de ressources minière et agricole de ce pays   prend pour responsable de la situation Monsieur Gbagbo, qui selon elle a retardé l’élection présidentielle pour garder le pouvoir. Il se murmurait ceci dans les arènes des assembles générales de l’Onu : « Tant que Gbagbo se maintient au pouvoir, le peuple ivoirien en devra subir les conséquences ». La raison du massacre de la population ivoirienne se trouve dans les arcades du pouvoir à l’ONU. En Novembre 2004, le bombardement de la force Licorne à Bouaké est la goutte d’eau qui fait déborder la vase. C’est la plus grande perte en vie humaine subit par l’armée française depuis l’attentat du Drakkar à Beyrouth en 1983. Rappelez-vous, c’était en 2004, le 6 Novembre exactement, ce jour-là, à Bouaké, en côte d’Ivoire, le camp militaire de la force Licorne est bombardé par un appareil appartement aux forces ivoiriennes : 9 soldats français et un citoyen américain travaillant pour une ONG  sont  tués. L’on compte aussi de nombreux blessés graves. La France a arrêté les mercenaires de l’attaque, d’origine étrangère et les a libérés précipitamment dans la nature. Cet attentat est classé injustement secret défense. L’attaque semble inexplicable mais  elle est mise sur le dos de Gbagbo qui ne pouvait pas profiter de ces crimes odieux. La France n’a jamais pu faire la lumière sur ces massacres : Le 19 Juin 2008, les révélations de Mediapart.fr sur ce bombardement jettent le trouble sur la politique de la France en côte d’ivoire. Et puis il y a les affaires qui accablent le régime Gbagbo: La disparition ou l’assassinat de journalistes et ou de personnalités étrangers sur le sol ivoirien… - L’affaire André Kieffer, du nom du journaliste d’investigation franco-canadien, chargé de mission par la communauté européenne pour voir de plus près les filières café et cacao ,  subitement disparu le 16 Avril 2004 à Abidjan et dont l’on a plus de nouvelles. Les rumeurs impliquent l’entourage de Gbagbo… Après sept ans, la justice française suit son cours pour éclaircir les zones d’ombre de cette affaire. -L’affaire de l’enlèvement, le 04 Avril 2011 de Messieurs Lamblin de la Sifca, Di Rippel du Novotel et de leurs collaborateurs dont on a retrouvé les corps dans la lagune Ebrié, torturés les derniers jours avant l’arrestation de Gbagbo reste un mystère. Monsieur Lamblin connaissait les filières  café- cacao, aussi bien que Monsieur Kieffer ; était-ce pour cette raison qu’on lui a ôté la vie ? La justice française fera toute la lumière sur ce massacre  que les rumeurs attribuent aussi au camp Gbagbo. - Les affaires de détournement d’argent public : L’on avance des chiffres par-ci ou par-là qu’aurait détournés le régime Gbagbo sur les comptes de la côte d’ivoire. Savez-vous, moi qui suit un pur produit du régime d’Houphouët Boigny, pour l’argent public que NANAN a distribué de gauche à droite, je me permettrai de dire que le vieux a aisément « dépensé » sans compter pour construire la côte d’ivoire, modèle économique et vitrine de l’ Afrique ; pour aider le peuple africain qui en avait besoin, ses amis et aussi ses ennemis et s’il en a mis un peu dans les poches… Je n’en sais rien car avec Houphouët, tout le monde  profitait du système et personne « ne regardait effectivement dans la bouche de celui qui grillait les arachides ». Il parait que Gbagbo, lui aussi en a pris beaucoup avant de partir. Souvenez-vous, au cours de la campagne de dénigrement de Gbagbo par les occidentaux, les Usa évoquaient le gèle de ses  avoirs et  de ceux de ses proches. Depuis son arrestation, le 11 Avril dernier, beaucoup de gens attendent toujours que ses bourreaux mettent à jour ses comptes, ses avoirs à l’étranger, en un mot que ces puissances  apportent la preuve  des biens détournés…les ivoiriens qui vivent à crédit en ce moment ont besoin de cet argent pour s’acheter de quoi « manger ». Cela fait trois mois que Gbagbo est en résidence surveillée et l’on ne sait toujours pas où il a caché l’argent de la côte d’ivoire. Quelque fois, quand l’on veut noyer son chien, l’on l’accuse de rage. -La liberté de la presse : La presse  n’a pas été bâillonnée en côte d’ivoire, comme l’on le laisse entendre. Depuis l’avènement de la démocratie en 1990, la côte d’ivoire compte 25 stations de radio communale, régionale et nationale, une cinquantaine de quotidiens, hebdos et autres périodiques qui paraissent régulièrement et trois chaines de télévision. Cela est un signe de liberté. Mais Le problème se pose généralement au niveau du traitement et de la vérification des sources d’information. Les procès en diffamation peuvent donc être monnaie courante dans un tel pays vu tout ce que l’on raconte sur les uns et les autres. Il est vrai que la presse ivoirienne , dans la période électorale de 2010 a souvent dévié de sa mission essentielle qui était celle d’informer pour devenir une presse de propagande ou de désinformation au service de tel ou tel candidat. Il y a donc eu des abus de l’autorité, proportionnels aux actes incriminés : Gbagbo a du donner l’ordre de fermer certains organes de presse de l’opposition et de radio notamment celle de l’Onu qui chantait les louanges d’Ouattara en période de campagne électorale à Abidjan. -Le massacre des populations  Les organisations non gouvernementales et les ligues de droits de l’homme, témoins essentiels du conflit ivoirien sont unanimes sur les exactions commises sur la population. Le nombre de victimes de la guerre planifiée par Gbagbo et Ouattara reste indéterminé. Mais l’on parle en  milliers de morts, de mutilés, de disparus, de viols des femmes, des assassinats collectifs, des déplacements de population : La chaine de télévision Planète (Canal SAT) a diffusé au mois d’Avril ou Mai dernier un reportage sur les massacres perpétrés par les soldats pro-Ouattara sur des populations dans l’ouest de la côte d’ivoire. Ces soldats violaient d’abord les femmes et les  obligeaient ensuite, en leur présence à coucher  avec les membres de la famille de celles-ci. Les organisations s’avancent vers le chiffre de 400.000 personnes réfugiées dans les pays limitrophes de l’Ouest et de l’Est de la côte d’Ivoire. Ces réfugiés sont en majorité des ivoiriens du Sud chrétien. Sur ce dernier point nous souhaitons que les chefs de guerre Gbagbo et Ouattara répondent des tueries devant le TPI pour la côte d’ivoire. Nous ne saurons peut-être pas tout sur la côte d’ivoire de Gbagbo parce qu’il y a partout des zones d’ombres ... Alpha Blondy,  dans l’une de ses chansons disait et je le cite : « Ni a ka tori, a souma bè bo ». Ce qui  voudrait littéralement dire en malinké : Si cela pourrit, cela sentira ! A vous de juger.     Par zako gnali

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