À BRAS OUVERTS APRÈS LES FEUX DE LA SAINT-JEAN
Ainsi qu’une naïade humaine après le soleil décru, tu gravis en frissons la pente du rivage, cheveux et touffe ruisselant tresses d’eau, ta peau emperlée nue d’été ; un souffle de fraîcheur légèrement te lèche alors que ton pas se ouate dans le paisible accueil du soir, cet accord renoué sans céder au désastre en plein cœur du désarroi. Suspens dans le verger près des roses trémières, brise et parfum de foin – sinon quelque battement d’aile, sans doute incluse dans le jour tombé mais émue déjà, bien avant les autres oiseaux, par une fin de nuit que j’espère lumineuse pour pouvoir, verrouillage aboli, te dire, à langue lèvres résolues : amour, rien n’est perdu, tout se rejoue quand le jour presque éteint à nouveau reprend feu.