Magazine Société

Tristane Banon va porter plainte – quelles sont ses chances contre Dominique Strauss-Kahn ?

Publié le 05 juillet 2011 par Labasoche


Tristane Banon va porter plainte – quelles sont ses chances contre Dominique Strauss-Kahn ?
Que penser sur l’opportunité de cette plainte ? Quel crédit peut-on y apporter ?

Tristane Banon, qui dit avoir été victime d’une tentative de viol de Dominique Strauss-Kahn en 2003 doit porter plainte mardi contre l’ancien patron du FMI. En retour, celui-ci menace de déposer plainte pour dénonciation calomnieuse

AFP - La journaliste Tristane Banon, après avoir tergiversé, va déposer plainte mardi contre Dominique Strauss-Kahn pour tentative de viol, une annonce faite par son avocat au moment où semblent se dégonfler à New York les accusations d’une femme de chambre du Sofitel.

Jugeant que la démarche de Tristane Banon intervient « opportunément » alors que les faits allégués remontent à 2003, les avocats de Dominique Strauss-Kahn ont immédiatement répliqué en annonçant dans un communiqué à l’AFP  »une plainte en dénonciation calomnieuse contre Mme Banon ».

Interrogé par l’AFPTV, son avocat Me David Koubbi a expliqué que Tristane Banon avait « pris cette décision parce qu’elle a subi ce dont elle accuse Dominique Strauss-Kahn et lorsqu’en France ou ailleurs vous êtes victime d’une tentative de viol, il faut déposer plainte. »

« Si le dossier de l’accusation contre M. Strauss-Kahn (à New York) est vide, le nôtre ne l’est pas », avait auparavant assuré à lexpress.fr Me David Koubbi. Ce crime, pour lequel le délai de prescription est de dix ans, est théoriquement passible de quinze ans de réclusion, mais est difficile à démontrer des années après les faits.

Me Koubbi a assuré que la décision avait été prise avant que n’apparaissent vendredi les doutes sur la crédibilité de la femme de chambre du Sofitel qui avait accusé DSK de viol et a affirmé n’avoir « été contacté par personne à droite » avant de décider d’engager cette démarche dont il avait brandi la menace dès le mois de mai.

L’avocat de la femme de chambre du Sofitel a immédiatement réagi en affirmant qu’il « souten(ait) » Mme Banon.

La journaliste a en outre assuré à lexpress.fr que « François Hollande, lui, connaissait l’histoire », faisant écho aux propos le 19 mai de sa mère, Anne Mansouret, conseillère régionale PS, selon qui l’ex premier secrétaire du PS était au courant de ces accusations.

Le 20 mai, M. Hollande avait répliqué affirmant n’avoir « jamais eu connaissance des faits de la gravité qui ont été évoqués ». Mme Mansouret avait daté les faits présumés d’agression contre sa fille en 2003.

Le strauss-kahnien Jean-Christophe Cambadélis s’est interrogé sur le moment de l’annonce de cette plainte, estimant que Mme Banon avait « donc été fortement incitée ».

Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, a lui dénoncé les « insinuations particulièrement scandaleuses » des socialistes Michèle Sabban et François Loncle, qui ont évoqué un « attentat politique » et des « connexions » douteuses lors des accusations new-yorkaises.

Alors que la chronologie sur la manière dont l’information est arrivée à la connaissance des autorités françaises recèle des parts d’ombre, M. Guéant a expliqué sur France 2 avoir été « informé dans la nuit de samedi (14 mai) à dimanche (15), un peu après minuit et demi » (heure de Paris) de l’arrestation de DSK par son directeur de cabinet, « qui lui-même avait été informé par le coordonnateur national du renseignement », Ange Mancini.

Selon des sources proches du dossier, l’Elysée a été prévenu de l’arrestation de DSK vers minuit par le groupe Accor, propriétaire du Sofitel. Selon l’une de ces sources, le groupe Accor a alerté M. Mancini.

Le calendrier judiciaire de l’ex-directeur général du FMI, qui doit comparaître à nouveau au tribunal de Manhattan en théorie le 18 juillet, heurte désormais celui de la primaire PS.

Dimanche, Martine Aubry a affirmé que « personne » ne s’opposerait à une éventuelle candidature de M. Strauss-Kahn, même au-delà de la date limite du 13 juillet, s’il devait être innocenté.

Des propos rejoignant ceux de François Hollande, Ségolène Royal, Pierre Moscovici. Mais pour le porte-parole du parti, Benoît Hamon, une candidature de M. Strauss-Kahn à la primaire reste « l’hypothèse la plus faible ».

« Je n’ai pas reçu de message de DSK me demandant de parler pour rouvrir les dates de candidatures aux primaires », a dit M. Cambadélis, refusant de parler de l’avenir politique de son mentor.

Continuant de jouer sa petite musique, François Hollande, qui entame lundi un déplacement de campagne de trois jours aux Antilles, s’est posé « plus que jamais comme un candidat normal dans une période exceptionnelle ».


Retour à La Une de Logo Paperblog