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Roulez tambours
Aux cieux de moire sans lune et sans étoiles
Frappez hallebardes de grêles
Sur nos têtes assoupies
Indifférentes aux faux-pas de ce monde
.
Amnésiques nous sommes
D’avoir été trop gavé
La richesse de nos armoires
Montre l’indigence de nos âmes
.
Ici on lance un cri de solitude
Femmes soumises pleurent
Sur l’absurde guerre qu’hommes fomentent
Assis sur le seuil de demeures éphémères
L’œil rivé aux croupes alourdies
De tâches ingrates chaque jour recommencées
.
Boire à la source de nos maux
C’est ouvrir les yeux sur la profusion des misères
Dont l’homme
Taisant en lui la femme
Se commet auteur
.
Qu’une bataille s’engage
D’un genre contre l’autre
N’est que refrain
Antienne
De sombres présages
.
Ici commence
L’intime nécessité
La rupture
L’insoumission totale
Aux canons d’un monde insensé
Jailli des entrailles pourries
Et d’aveugles obsessions
.
Regardez-les
Leur ventre en avant
Cachant mal leur défroque mal réajustée
.
Ils viennent en des couloirs dorés
Main sur le cœur
Proclamer leur innocence
.
L’abus de pouvoir se lit en leurs boutons disjoints
Ils n’ont pour tout pouvoir
Que leurs dominations obscènes
Mais prétendent gouverner
Bergers d’un troupeau humain écervelé et candide
*
Que l’heure et le glas sonnent
Que les échines fléchies se lèvent
Que la flamme des pupilles contenues
Eclate au grand air de liberté insolente
.
Mais que cesse le grand manège
Sous les fenêtres ouvertes d’un autre monde
.
Manosque, 3 juin 2011
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