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125. Les 4000 (-3997) îles, ou l'apathie à l’état pur

Publié le 23 juin 2011 par Melaniepiqpiq
Les 4000 îles... le nom fait rêver, on s'attend à un paradis sur terre, là-bas, à l’extrême sud du Laos. Mais ne nous emballons pas trop vite. Déjà c'est pas dans la mer mais dans le Mékong, donc la baignade, tu oublies, et l'eau bleue, c'est seulement sur les photos... et pendant la saison sèche, peut-être, pas quand la brouillasse est ramenée par les pluies.
De plus, le nom est mensonger, ou alors on ne doit pas avoir la même notion de l’île. En réalité, elles sont loin d’être toutes habitées (pas réussi à trouver le chiffre exact), seules 3 sont visitables, bref, la majeure partie ne sont que des cailloux dépassant de l'eau avec quelques buissons dessus. Des îlots, à la rigueur.
125. Les 4000 (-3997) îles, ou l'apathie à l’état purÇa ne m’étonnerait pas que ces 6 rochers soient comptabilisés comme des îles.

Des 3 îles accessibles aux touristes, nous avons commencé par la plus grande, Don Khong, censée aussi être la plus calme. Ah ben ça... niveau calme, nous n'avons pas été déçues. Les guesthouses en enfilade le long de la route principale étaient vides (on avait l'embarras du choix) ou fermées, et à 20h23 (je me souviendrai probablement de cette heure toute ma vie tellement le traumatisme a été grand), nous avons été tout bonnement virées de la terrasse de la nôtre, qui fermait. Et là, à part s’épiler les pattes à la pince à la lueur de la lampe de chevet, faire du tri dans ses photos, entamer un nouveau bouquin, ou aller se coucher...
125. Les 4000 (-3997) îles, ou l'apathie à l’état purau moins, nous nous sentions les bienvenues dans notre chambre. C'est déjà ça.
C'est là qu'on a vraiment regretté de ne pas avoir de jeu de cartes.
Mais pour une fois, au moins, les locaux gardaient leur rythme, qui est de se coucher et de se lever tôt (très judicieux, car les heures après l'aube sont les plus supportables niveau chaleur... donc les plus productives). Dans les endroits plus touristiques, les commerçants calquent leur rythme sur celui de l'envahisseur. Pour une fois, c'est nous qui avons dû nous adapter et c’était pas plus mal.
Passons maintenant au positif (mais c'est que je suis en train de me teutonniser, moi!!) : le coucher de soleil sur la terrasse fut splendide et l’île est très belle, encore authentique car pas (encore) dotée d'infrastructures touristiques à part le périmètre autour de l’embarcadère. J'en ai fait le tour à vélo avec Fanny (boucle de 38 km en 2 ou 3h, je vous rassure c’était plat et pour une fois le soleil ne tapait pas),
125. Les 4000 (-3997) îles, ou l'apathie à l’état puravec un engin pareil, on ne peut qu'accomplir des prouesses, n'est ce pas Tata (pas celle à la robe, l'autre aux longs bras) ?
Cette balade nous a permis de mieux comprendre le surnom de la région : le pays des mangeurs de lotus.
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125. Les 4000 (-3997) îles, ou l'apathie à l’état pur
Fanny avec son gros zoom a pu en prendre de très près.
Je voulais goûter mais je n'en ai pas vu l'ombre sur une carte... Ça doit faire partie de ces nombreuses choses qui ne sont pas traduites (le meilleur en général, le touriste n'ayant droit qu'au « fired rice »et autres banalités culinaires approximatives)
Les villageois nous saluaient tous chaleureusement (ils ne doivent pas voir passer beaucoup de monde en cette saison), les enfants en particulier, c’était réjouissant.
125. Les 4000 (-3997) îles, ou l'apathie à l’état purÇa, c’était avant la descente de la pente et l'atterrissage dans le tas de foin.

Les paysages étaient similaires à ceux de la veille dans le coin de Champasak mais on ne se lasse pas.
125. Les 4000 (-3997) îles, ou l'apathie à l’état pur
Le lendemain, départ pour Don Det, la soi-disant la « bagpacker island » où la fête bat son plein tous les soirs... pensions-nous. Nous nous imaginions déjà migrer dans le sud de l’île pour échapper à la musique et aux hordes de djeunes cools du centre névralgique, l’île étant censée être un Vang Vien bis. Pensez-vous... 2 pèlerins qui se battent en duel, et couvre-feu à 23h, ce qui est toujours mieux que 20h23, me direz-vous.
Niveau orientation, ça allait, on ne risquait pas trop de se perdre. D'un côté le Sunset Strip, de l'autre le Sunrise Boulevard
125. Les 4000 (-3997) îles, ou l'apathie à l’état purque voici. Noms bien pompeux pour des chemins de terre !
C'est tout.
Nous nous sommes décidées pour des bungalows (très rudimentaires mais aussi très peu chers) côté ouest, vu que notre rythme nous permet rarement de profiter du lever de soleil.
125. Les 4000 (-3997) îles, ou l'apathie à l’état purVue du balcon
125. Les 4000 (-3997) îles, ou l'apathie à l’état puren attendant le coucher de soleil...
125. Les 4000 (-3997) îles, ou l'apathie à l’état pur
Après une fatigante balade à vélo
125. Les 4000 (-3997) îles, ou l'apathie à l’état purquelques touk touk à disposition sur l’île pour les fainéants de la pédale.
jusqu'aux chutes
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de l’île voisine, Don Khone (à ne pas confondre avec sa grande sœur Don Khong), accessible par un pont payant (évidemment),
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on espérait une baignade rafraîchissante dans un magnifique lagon bleu. Résultat : on s'est retrouvés à patauger dans un Mékong marron, tiédasse et plein de bestioles...
Vive la saison des pluies.
Ma théorie selon laquelle plus on va vers le sud du Laos, moins les gens en font, s'est confirmée.
Je voulais faire du canoë avec mes petites camarades québécoises, on était prêtes à payer 20 euros la journée chacune (une somme ici): not possible, too much things to do tomorrow“. La flemme, oui...
Au 4000 Island Bar (je me demande combien d'heures ils se sont creusé la tête pour le baptême de ce lieu de rassemblement de la population touristique de l’île où, le soir, il peut y avoir jusqu'à 20 personnes !), je me faisais une joie à l’idée du bucket de mojito : sorry, no more mint! Ça n'aurait pas effleuré l'esprit du patron, pourtant occidental (mais apparemment bien laotisé), d'aller en cueillir dans le buisson en face. Tiens tiens, ca me rappelle une sombre histoire de banana shake...
Le meilleur, c’était lors d'une coupure d'électricité (phénomène courant -ah ah ah- au Laos, quotidien sur les îles): on commande exprès des plats froids, le serveur (la serveuse?) lady boy, le fond de teint dégoulinant, nous dit de sa grosse voix: sorry, no electricity, it take one hour. Nous répliquons qu'il n'y a pas besoin d'électricité pour faire 2 sandwichs et des rouleaux de printemps: rien n'y a fait, il (elle?) est resté(e?) intraitable: „one hour, one hour“. Il (elle?) voulait surtout finir de déjeuner en paix, oui... Ce qui nous a vraiment déçues, c'est que la plupart des commerçants sont renfrognés, voire pas aimables du tout. Qu'ils n'aient pas envie de travailler, je peux comprendre, mais un sourire, ça ne coûte rien...
Heureusement, nous avons trouvé THE endroit, le Pool Bar (qui mérite doublement son nom, vu les volatiles qui traînent devant, voire dedans), où le gérant est non seulement sympathique mais efficace ET parle bien anglais (ça relève du miracle): en 15 minutes, nous étions servies (plats chauds, tout ce qu'on voulait, sauf ce qui nécessitait un four), et ce malgré la coupure de courant.
Chapeau. Malheureusement, c'est l'exception qui confirme la règle.
Dans cet environnement, je ne devrais pas m’étonner de faire régulièrement des chutes de tension. Sans rire, dès que je rassemble un peu d’énergie pour me lever, paf, tête qui tourne.
Franchement, ça motive pas, déjà que j'ai du mal à me bouger comme ça.
Il est temps que je quitte le Laos avant de tomber dans le coma.
PS : On ne dirait peut-être pas, mais j'ai quand même beaucoup apprécié mon séjour au pays de la nonchalance !! Je tenais à le préciser. Mais si j'y retourne, ce sera en haute saison.

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