Et on continue vers le sud... le Laos étant ni plus ni moins un couloir, soit on le descend, soit on le remonte (mais la plupart optent pour la descente), et c'est la raison pour laquelle on croise très souvent les mêmes personnes. Les probabilités sont bien plus grandes qu'en Thaïlande par exemple où les possibilités de bifurcation sont multiples.
C'est ainsi que nous sommes retombées sur nos petites Québécoises de Luang Prabang (il y en a beaucoup en cette période de vacances intersemestrielles) en arrivant à Paksé. Elles causent bizarre mais sont très gentilles donc on les tolère, voire on les aime bien.
Ensemble, nous avons tenté d'explorer le Bolaven Plateau, (ou Boloven Plateau ou Boliven Plateau, on n'est pas à une lettre près ici)
haut lieu de la culture du café. Première étape un peu décevante à Tad Lo : la principale attraction de ce lieu isolé, ce sont des chutes... qu'on nous dissuadées d'aller voir car ce n'est pas la saison (no water). A défaut de voir des chutes, j'en ai fait une moi-même... de tension. On a passé la majorité de notre temps à bouquiner dans le hamac de notre bungalow, ce qui n’était pas désagréable.
photo prise en repartant. Au fond, on devine notre bungalow avec vue sur la rivière. Je me suis baignée dedans avant de m'apercevoir que l'eau de notre salle de bains s’écoulait... à 5 mètres.
Pour vous donner une idée de la ruralité du lieu :
On a eu une fausse joie avec le «bar » (la cabane, quoi) qui se targuait d'organiser des « movie nights » : toutes excitées, nous demandons quel est le film du jour, réponse : « no movie, DVD broken ! »
Bon ben c'est pas grave, on va passer la soirée à boire des fruit shakes au bar-restau de notre guesthouse. On n'est pas contrariantes, mais on a commencé à ressentir une légère frustration : après le « sorry no more papaya » et le « sorry no more pineapple » (je précise qu'il n'y avait que 3 fruits au choix sur la carte), on a eu droit à l'inoubliable... « sorry no more banana ». Non mais franchement : il suffisait d'aller en cueillir dans l'arbre à 10 mètres. Du surréaliste. Comme si on vous disait « kein Bier mehr » en Allemagne.
Vu la pluie qui s’annonçait et la médiocrité des transports (enfin surtout des routes), nous avons décidé de couper court à notre exploration du Bolaven Plateau et de continuer vers le sud, avec un petit arrêt à Champasak.
quand je vous dis que c'est folklo les transports en commun... et encore, on ne voit pas les poules qui caquettent et les sacs de riz entre lesquels nous essayons de trouver une place pour nos jambes toutes engourdies par le manque de mouvement.
La ville est renommée pour ses temples (un petit Angkor laotien). J'ai adoré le spectacle du paysage lors du trajet d'une heure à vélo (heureusement il soufflait une agréable petite bise).
Quant au site en lui-même, quand on a vu Angkor avant, forcément, c'est pas très impressionnant. J'ai le chic pour faire les choses dans le mauvais ordre, par exemple commencer la plongée à la grande barrière de corail...
Ceci dit, j'ai bien aimé l’atmosphère paisible
travaux de rénovation chaperonnés par divers pays occidentaux
A la guesthouse nous avons d'ailleurs rencontré 2 tailleurs de pierre français envoyés en mission, arrivés bien motivés pour s'entendre dire « sorry no stones» (ce qui est fâcheux quand même pour des tailleurs de pierre) et qu'ils doivent se démerder pour en trouver.
Sur ce... sorry no more energy tonight.. la suite au prochain épisode.