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UBS: les pertes 2008 à venir

Publié le 15 février 2008 par Kalvin Whiteoak
ubs221.jpgQuand on lit entre les lignes les communiqués et la documentation que veut bien distiller au compte-gouttes feue la grande banque, et quand on suit au jour le jour les soubresauts du cours de son action, on peut d'ores et déjà prévoir quelle altitude vont atteindre les pertes que l'institut réalisera en 2008. Tout d'abord, il faut rappeler que les comptables bancaires n'ont pas leur pareil pour pratiquer ce que pudiquement et en termes anglo-saxons on nomme le "window-dressing", en français la décoration des vitrines de fêtes…s'agissant de la présentation des états financiers annuels.   En effet, les pertes 2007 ont été limitées grâce à la survenance hasardeuse mais opportune de la date critère du 31 décembre 2007 (bouclement annuel) qui arrangeait bien tout le monde. Les pertes ne se sont pas terminées à cette date par l'intervention du Saint-Esprit et l'on s'est bien gardé de les comptabiliser en 2007, pour ne pas alourdir la facture et surtout pour continuer de faire la cour à Singapour et aux émirs, au moins jusqu'à la souscription effective de l'augmentation de capital.   Mais il est clair qu'avec une exposition globale fin 2007 de l'ordre de 30 milliards de dollars US rien que dans le secteur des subprimes, l'UBS SA n'a pas fini de surprendre son monde par son immense incapacité à gérer des problèmes simples au moyen d'une politique simple (voyez en comparaison les résultats de la Banque Julius Baer, malgré la crise…)     Ainsi donc, on peut raisonnablement estimer que le premier trimestre de UBS pour 2008 se soldera par une nouvelle perte due aux fantaisies de ses managers, perte de l'ordre de 3 milliards de dollars au moins, avec les conséquences relatives sur l'emploi en Suisse et à l'étranger et sur l'économie de notre pays en général. Pauvre Merz qui n'aura pas d'impôts sur le bénéfice de l'UBS pendant au moins trois ans, grâce aux trucs subtils des reports de pertes …   On risque de voir fleurir pas mal de "nouveautés" comptables pour la masquer, puisque la clôture ne coïncidera pas avec la date du bouclement de l'année comptable. Il conviendra donc d'analyser la documentation avec soin. Car c'est un peu après ces résultats que notre bonne vieille banque deviendra définitivement la cible de choix pour des investisseurs prudents qui eux auront su préserver leur épargne.     En descendant en dessous de la moitié de sa valeur il y a un an, l'action UBS deviendra alors sous-évaluée par rapport à une estimation raisonnable du potentiel restant de la banque. Il sera alors trop tard pour le petit actionnaire historique pour tenter de pleurer, et juste le bon moment pour le GIC et quelques émirs barbus et riches pour réaliser une superbe plus-value et une prise de contrôle définitive, enfin disons plutôt durable.     A part ça, c'est marrant, on plombe les comptes de la plus grande banque de Suisse de sa plus grande perte depuis des lustres, mais du côté des juges d'instruction ou des procureurs, on circule sans rien vouloir voir ni se poser de bonnes questions … alors que l'épicier du coin qui a dû fermer à cause de l'arrivée de la grande surface aura déjà été inculpé trois fois pour gestion fautive et pour la valeur globale de trois kilos de carottes.   Etrangement intéressés que ce silence et cette cécité soudaine du pouvoir judiciaire qui ne veut rien voir.

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