Une chronique de Claude :
Dans la mythologie grecque, Cronos, le Dieu du Temps, mange ses enfants. La politique française est-elle soumise au même comportement cruel ?
Nous venons d’assister à l’explosion en vol de la plus belle navette politique, celle qui conciliait la rigueur économique et la recherche de l’équité sociale. Elle s’est autodétruite, par imprudence, au moins, mais c’est peut être pire. Il n’empêche, DSK rejoint la longue file des hommes d’Etat dont la France a été brutalementprivée :A gauche, Clémenceau, bloqué en 1919 devant la Présidence de la République, parce qu’il allait faire de l’ombre aux politiciens, Pierre Mendès-France, très vite dépouillé de la confiance de son incertaine majorité, Michel Rocard, étouffé par les manoeuvres de son camp.
La Droite n’est pas en reste, avec Chaban,Giscard et Barre battus par leur propre majorité, ou ce qui en tenait lieu. Et ne parlons pas du Général, deux fois remercié en 1946 et 1969.Est-ce pareil dans les autres démocraties ? A Londres, Churchill balayé en 1945, en Allemagne, Kohl remercié sans ménagement après avoir bien réglé l’énorme chantier de la réunification.
Mais rassurez vous, il nous reste les autres, ceux qui ne prennent pas le risque de déplaire aux politiciens, ou qui verrouillent leurs arrières. Ceux là, nous les gardons longtemps, longtemps…