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Critique Ciné : Chatroom, quand le Web 2.0 devient fascinant...

Par Delromainzika @cabreakingnews

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Chatroom // De Hideo Nakata. Avec Aaron Johnson et Imogen Poots.


En quête d'un cinéma indépendant anglais, je suis tombé sur Chatroom (à ne pas confondre avec Chatroulette, ça n'a rien à voir). Bref, le réalisateur du Cercle 1 et 2 (original) et de The Ring 2 (la version remakée américaine) revient ici avec un film qui impose une réflexion sur l'adolescence et la dépression, un choix plutôt judicieux car le film entre dans son temps, son ère et même ses personnages offrent une jolie galerie de caractères intéressants à étudier. Mettant en forme ce que les parents répètent à longueur de temps à leurs enfants sur les dangers de l'internet et des dialogues en ligne avec des inconnus, il construit un sentiment de mal-être chez le spectateur qui va tenter de réfléchir à la possibilité que tout n'est pas rose dans ce monde.
William, 17 ans, solitaire, passe son temps sur internet et ouvre un forum de discussion pour les adolescents de sa ville. Rejoints par Eva, Emily, Mo et Jim, tous vident leurs sacs sur leurs parents, leurs soi-disant amis, leurs émois, leurs traumatismes. William, très à l’écoute, les conseille et les incite à s’affranchir de leurs problèmes par l’action… Aucun d’eux ne sait que dans la vie réelle William est un adolescent perturbé, et qu’il est déterminé à influencer le groupe sur son Chatroom « à la vie - à la mort »...
A l'heure du Web 2.0 (représenté ici comme un ensemble de chambre que les personnages personnalisent et dans lesquelles ils se retrouvent pour être entre amis), et dont je fais parti en écrivain ces lignes sur un blog, le personnage de William nous montre à quel point la cruauté est facile et n'a aucun prix. Je m'attendais pas vraiment à cette fin. J'ai cru au début qu'il était suicidaire et puis au fil du film, le réalisateur nous plonge dans un univers plus chaotique qui va mettre en valeur la folie du personnage principal jusqu'à le rendre vraiment psychopathe. L'acteur, Aaron Johnson, est très convainquant dans ce rôle où il paraît tout gentil, leader et meneur mais tout ça pour mieux conduire ses amis virtuels vers la déchéance et le suicide.
L'originalité du traitement du sujet, la mise en scène et la réalisation permettent de se plonger dans ce que l'écran d'ordinateur nous offre à tous. Mais j'ai un regret, c'est que malgré le développement de Williams, les autres personnages manquent vraiment de raisonnement comme Mo qui pense au fond de lui être pédophile puisqu'il a des sentiments pour la soeur de son meilleur ami qui n'a que 11 ans (lui en a 17). Eva et son insouciance. Emily et son caractère (d'ailleurs, quel plaisir de retrouver Cassie de Skins dans un registre pas très différent dans le côté fucked-up, de la série) et enfin Jim, celui qui semble être le plus propice au suicide et à la dépression. Bref, au final, Chatroom est une jolie surprise. C'est soigné et bien écrit, reste que le développement personnage est assez light et que parfois il veut être trop bavard mais c'est un film à voir rien que pour son originalité et son raisonnement réaliste.
Note : 6.5/10. En bref, un raisonnement réaliste sur le Web 2.0 et ses dangers, le tout avec une réalisation originale et un traitement soigné du sujet.


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