L’été est là et les devoirs de vacances aussi dont se souviennent les cancres (que les cancres ?) invités à fouetter leurs neurones, du moins à ne pas les ramollir sous le soleil, entre deux flic floc dans l’eau.
Les politiciens du monde entier qui escomptaient profiter de la trêve estivale pour soulager leurs crampes vont devoir eux aussi s’atteler à des devoirs de vacances. Sans parler d’été meurtrier, la crise de la dette en Europe, aux Etats-Unis, au Japon augure peut-être d’une nouvelle récession automnale. Une situation due à l’incurie des politiques qui, grosso modo depuis trois décennies, dépensent à tout va et gèrent les affaires publiques de manière par trop calamiteuse et dispendieuse. Dans la mesure où ils ne sont pas responsables devant les peuples, pourquoi se gêner ?
Ce que les économistes appellent les « trente fallacieuses » risquent d’enchaîner par un nouveau cycle : les « trente douloureuses ». En effet, il va falloir de longues années de serrage de ceinture et pression fiscale pour recouvrer une santé financière.
L’Europe craque déjà par petits bouts, hier la Grèce, le Portugal, l’Espagne, aujourd’hui l’Italie, l’Irlande, demain la France, l’Angleterre… Seule l’Allemagne ressemble à un havre dans cet océan de coulages et de faillites déguisées. Mais pour se défausser d’une situation dont ils sont fautifs avec la complicité des citoyens qui ne sont pas les plus raisonnables, les hommes politiques accusent les agences de notations dont le postulat est pourtant bien de pointer les mauvais élèves pour leur faire porter le bonnet d’âne. Que ça plaise ou non, elles sont dans leur rôle.
Les démondialisateurs promoteurs du repli ont beau beugler et les indignés s’indigner, nos Etats sont obèses, perclus de diabète et se préparent à des AVC socio-économiques. Avant d’en arriver là, en espérant qu’il ne soit pas trop tard, il faut survitaminer la globalisation, ranimer l’Europe, perfuser le monde avec des actions communes et refuser la prise égoïste de gélules placébo chacun dans son coin, sinon la pilule risque d’être encore plus amère qu’elle ne l’est déjà…