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Au pays des viandards, le maintien de la biodiversité, c'est du pipeau

Publié le 14 juillet 2011 par Taomugaia

ours

Quel palmarés ! Joli... La France !
D'abord tancée par la Commission européenne qui lui a rappelé son obligation d'assurer la survie de l'ours brun des Pyrénées.
Et une deuxième couche qui est passée par la Cour européenne de justice (CEJ), qui a reconnu que la France n’a pas fait tout ce qui était en son pouvoir pour protéger le grand hamster d’Alsace. Ce rongeur fait partie des espèces les plus menacées en Europe. En France, elle est en voie de disparition.
Mais pourquoi, au final, ces distinctions très médiocres décernées par des instances européennes peu suspectes de partialité ne sont-elles pas étonnantes ?
Quand des gouvernements successifs lèchent les bottes crottées des viandards, leur accordent, sans rire, un rôle significatif dans la préservation de la biodiversité, tu obtiens ça !
A la louche, il ne doit rester qu'à peine 200 grands hamsters sur le territoire français.
T'imagines si N.Kosciusko-Morizet (qui vient de décider de renoncer au lâcher d'une femelle ours pour ne pas contrarier les fanas de l'ultra chasse) confie le dossier 'survie' de ce joli rongeur à la racaille des talus ?
Elle va d'abord commencer par des tirs sélectifs (un chasseur, il protège en tirant) puis organiser des battues de régulation.
Dans deux ans...Plus aucun grand hamster !
Le communiqué de l'association FERUS :
Protection de l’ours : La Commission européenne rappelle les obligations de la France 

A la demande de l’eurodéputée Sandrine Bélier (Les Verts/ALE), la Commission européenne a précisé par écrit le 4 juillet les obligations de la France en matière de conservation de l’ours brun dans les Pyrénées.
La réponse ne saurait être plus claire !
Extraits :
L’objectif de la directive Habitats est d’assurer le maintien ou la restauration dans un état de conservation favorable des espèces d’intérêt communautaire tel que l’ours. »
« l’existence d’une population d’ours bruns dont les effectifs se limiteraient au minimum viable ne correspondrait pas à un état de conservation favorable. La France a donc l’obligation de prendre toutes les mesures requises devant permettre d’atteindre un tel état de conservation au niveau des Pyrénées. Dans le cas des petites populations qui ne bénéficient pas encore d’un état de conservation favorable, il convient de s’assurer que la population s’accroît de façon à s’en approcher ».
« L’ensemble des mesures envisagées par la France en faveur de l’ours seront évaluées par la Commission lorsque la Stratégie pyrénéenne pour la Biodiversité sera finalisée. »
« En cas de condamnation par la Cour de justice de l’Union europénne d’un Etat membre pour défaut de protection d’une espèce protégée par la directive Habitats, l’Etat membre est tenu de mettre en œuvre des mesures adéquates pour remédier à la situation. Si la Commission estime que ces mesures sont insuffisantes, elle peut poursuivre de nouveau l’Etat membre devant le juge communautaire pour non exécution ou exécution partielle de l’arrêt de la Cour et proposer à cette dernière d’imposer audit Etat membre le paiement de pénalités financières. »

Voilà qui rappelle chacun à ses devoirs, un mois après la décision du gouvernement français de ne pas lâcher une ourse dans les Pyrénées, condamnant de fait la population béarnaise.
C’est donc également dans ce cadre que le Comité de massif pyrénéen devra élaborer la stratégie pyrénéenne de valorisation de la biodiversité.
Pays de l’Ours-Adet renouvelle son appel au dialogue et restera vigilante quant au respect de la loi en matière de protection des espèces menacées.


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