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Les années 80…..

Publié le 15 juillet 2011 par Legraoully @LeGraoullyOff

Les années 80…..

Des années 80, il ne me reste presque plus rien, seuls quelques souvenirs fugaces. Néanmoins en y pensant, principalement il me revient à la mémoire, l’élection de François Mitterrand à la Présidence de la République Française en Mai 1981, et surtout, la marche vers le Panthéon le jour de son investiture, une rose à la main, au milieu d’une foule dense. Image forte, retransmise dans tous les pays, par toutes les chaines de télévision sur la planète. Ce geste ne fut certainement pas innocent, de la part de l’homme en charge des plus hautes fonctions de l’État: représenter par le médium de sa personne et de sa personnalité la France dans le monde!

Les années 80…..

LE PANTHÉON:

Tout un symbole, et que d’histoire sous ce nom! Les différentes destinations successives, la décoration, les inscriptions et les symboles qui y figurent, permettent de parcourir la construction – lente et contrastée – de la nation française.

L’étude, l’observation des différents éléments des décors intérieurs et extérieurs – tour à tour chrétiens, patriotiques, républicains, francs-maçons, philosophiques – rendent compte des âpres débats politiques de chaque période.

Le Panthéon ( c’est-à-dire un monument laïque consacré à la mémoire des grands hommes de la nation) est un monument de style néo-classique, situé Place du Panthéon sur la montagne Sainte-Geneviève, dans le 5e arrondissement de Paris, au cœur du quartier latin ( le monument ouvert au public, est géré par le Centre des monuments nationaux ).

Historique :

1744, Louis XV se trouvant à Metz, et souffrant d’une grave maladie, fait le vœu, s’il survit, de créer une église dédiée à Sainte-Geneviève. Rétabli, de retour à Paris, il charge le marquis de Marigny, directeur général des bâtiments, d’édifier le monument en lieu et place de l’ancienne abbaye Sainte-Geneviève, alors en ruines.

Le marquis de Marigny, confie la responsabilité des plans à l’architecte Jacques-Germain Soufflot, dont le projet envoyé de Rome, fut adopté par acclamation. L’abbé de Sainte-Geneviève bénit le terrain, dès lors, les fondations commencent à être creusées.

Louis XV pose la première pierre le 6 septembre 1764, devant une grandiose préfiguration : le futur portail y figure peint et représenté grandeur nature, un décor en toile tendu sur une charpente; l’œuvre est due aux peintres Pierre-Antoine Demachy et Callet. Un grand dessin préparatoire à la plume et au lavis de bistre pour cette composition est conservé à Carnavalet.

Le 4 avril 1791, par décret, l’Assemblée nationale retiens la proposition d’Emmanuel Pastoret, d’utiliser l’édifice, qui vient d’être achevé et n’est pas encore consacré comme église, afin qu’il serve de nécropole aux personnalités exceptionnelles qui contribueront à la grandeur de la France.

- Discours de Monsieur Pastoret, procureur syndic du département de Paris, il provoqua l’acclamation de l’Assemblée entraînée par Robespierre et Barnave.

Messieurs,

Le Directoire du département propose à l’Assemblée Nationale de décréter :

  1. Que le nouvel édifice Sainte-Geneviève soit destiné à recevoir les cendres des grands hommes, à dater de l’époque de notre liberté ;
  2. Que l’Assemblée Nationale puisse seule juger à quels hommes cet honneur sera décerné ;
  3. Que Honoré-Riquetti Mirabeau en est jugé digne ;
  4. Que les exceptions qui pourront avoir lieu pour quelques grands hommes, morts avant la Révolution, tels que Descartes, Voltaire, Rousseau, ne puissent être faites que par l’Assemblée Nationale ;
  5. Que le Directoire du département de Paris soit chargé de mettre promptement l’édifice Sainte-Geneviève en état de remplir sa nouvelle destination, et fasse graver au dessus du fronton ces mots :

Aux grands hommes la patrie reconnaissante.

1821 à 1830, par ordonnance du 12 décembre 1821, Louis XVIII et Charles X le rétablissent exclusivement dans sa fonction d’église (consacrée à Sainte-Geneviève).

Cependant, les tombes n’en sont pas retirées. Les courtisans demandent à Louis XVIII s’il est bien convenable de laisser la dépouille de l’anticlérical Voltaire dans un lieu rendu à sa fonction d’église, le roi répond:

- Laissez-le donc, il est bien assez puni d’avoir à entendre la messe tous les jours.

1885, à l’occasion du décès de Victor Hugo, et son inhumation au Panthéon, l’église Sainte-Geneviève disparaît. Désormais, le bâtiment est bel et bien le lieu de repos, des grands hommes et grandes femmes honorés par la République.

Quelques grands (es) inhumés au Panthéon:

Jean-Jacques Rousseau, 11 octobre 1794.

Victor Hugo, 1er juin 1885.

Sadi Carnot, 29 juin 1894 seul président de la République inhumé au Panthéon.

Marcellin Berthelot, 25 mars 1907 ainsi que son épouse, décédée le même jour, elle avait manifesté le souhait de ne pas être séparée de lui. Il participa activement à la laïcisation de l’État.

Émile Zola, 4 juin 1908.

Jean Jaurès, 23novembre1924.

Paul Langevin 17 novembre 1948 Son père qui avait dû, malgré lui, interrompre ses études à l’âge de dix-huit ans, lui a inspiré le désir de savoir; lui et sa mère, témoins oculaires du siège et de la sanglante répression de la Commune, l’ont, par leurs récits, mis au cœur l’horreur de la violence et le désir passionné de la justice sociale.

Victor Schoelcher 20 mai 1949 Connu pour l’abolition définitive de l’esclavage en France, via le décret d’abolition de l’esclavage, signé par le Gouvernement provisoire de la deuxième République le 27 avril 1848.

Louis Braille, 22 juin 1952.

Jean Moulin, 19 décembre 1964.

René Cassin, 5 octobre 1987 Prix Nobel de la paix en 1968. On lui doit d’avoir fait adopter la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

Jean Monnet, 9 novembre 1988 Un des pères fondateurs de l’Union européenne.

L’abbé Grégoire 12 décembre 1989 Une des principales figures emblématiques de la Révolution française. L’abbé Grégoire se rallie aux tiers état, à l’Assemblée Constituante, il réclame non seulement l’abolition totale des privilèges, de l’esclavage, mais prône aussi le suffrage universel)

Marie et Pierre Curie, 20 avril 1995.

André Malraux, 23 novembre 1996.

Alexandre Dumas, 30 novembre 2002.

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Les années 80…..

FRANÇOIS MITTERRAND:

En tant qu’homme il eu sa part d’ombre et de lumière. Il n’était ni un sain, ni le diable! Comme nous tous certainement, il a parfois fait de bonnes choses, et aussi quelquefois de moins bonnes……

Pour ce qui concerne le bilan politique de son double septennat, je laisse le choix à chacun et chacune d’entre vous de juger. L’histoire tranchera.

Néanmoins je cite les avancés sociales sous sa présidence:

Il abolit la peine de mort ( notamment grâce à Robert Badinter ministre de la Justice), et dépénalisa l’homosexualité.

Il établit l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans, au lieu de 65 ans depuis 1910, porta à cinq semaine la durée des congés payé et augmenta le salaire minimum interprofessionnel de croissance (S.M.I.C.).

Devant la quasi impossibilité d’empêcher les délocalisations, et du nombre toujours plus important de chômeurs ayant épuisés leurs droits / et ou ne pouvant en avoir, il instaura deux mesures garantes de justice et de paix sociale: le revenu minimum d’insertion (R.M.I.), ainsi que l’impôt sur les grandes fortunes ( I.S.F.).

Il nomma Édith Cresson, la première femme au poste de premier ministre en France.

Si on me demandait de raconter un évènement marquant pour moi dans les années 80:

Je parlerai de l’allure du nouveau président de la République le jour de l’investiture, de sa magnifique intention, de son vibrant hommage aux valeurs républicaines, marchant – au milieu des ses pairs comme n’importe quel citoyen lambda – vers le monument symbole et témoin des luttes et batailles pour l’instauration d’un état laïque, solidaire et républicain; y associant et honorant ainsi par la même occasion tout ceux et celles l’ayant porté à cette haute fonction; et tous ceux et celles dans le passé qui par leurs engagements, leurs croyances en un monde meilleur, leurs combats pour réaliser cet idéal ont permis la réalisation.

On ne verra pas de sitôt pareil événement, je crois, non pas celui d’avoir un jour à nouveau un ou une socialiste à la tête de la France, mais celui de voir un chef d’État – non entouré par une armada de gardes du corps -.dont le premier geste fut de fêter et partager sa haute distinction avec la nation, en communiant au milieu d’elle.

Aujourd’hui en 2012, non seulement le fossé entre les riches et les pauvres s’agrandit – peut-être un jour ce sera un grand canyon – , mais ou aussi la distance entre les représentants élus par le peuple devient sidérale! De la, mon sentiment tenace à tord ou à raison, d’un monde disparu, d’une manière de vivre révolue. J’ai aussi l’impression d’une société ou la joie de vivre, la légèreté d’exister, les liens de solidarité sont a réinventer, a recréer…….


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