Étape 12 – Cugnaux – Luz-Ardiden
C'est jaune et ça le demeure
J'avoue qu'il y a plein de choses que je n'ai pas comprises au cours de cette étape. M'est avis qu'il faut monter une équipe avec Makhno manageur général, Benjamin directeur sportif et le Chat au staff médical, pour penser à la place de certains coureurs.Pourquoi el Pistolero n'a pas placé de mine? Facile : parce qu'il ne pouvait pas et à mon (humble) avis il doit être follement heureux de ne pas avoir concédé deux ou trois minutes. Mais faut qu'on m'explique pourquoi les frères Schleck ont mis à ce point leur équipe à la planche dans le Tourmalet et la montée finale, en les essorant tous (Spartacus a lâché plus tôt que d'habitude – m'est avis qu'il ne sent pas l'ambiance et qu'il se ménage pour gagner son Contre la Montre et Voigt a fait un numéro splendide, mais à 40 ans on ne récidive pas ça jour après jour). Pourquoi donc, si c'est juste pour lâcher deux mini banderilles qui plus est hyper téléphonées ?
- T'y vas frérot ?
- Non toi d'abord !
- Si vas-y, je te suis ! Et patati et patata...
Et quand bien même ils n'auraient pas complètement désossé l'Ibère, une succession d'attaques un peu plus tôt aurait sans nul doute permis de rattraper et de dépasser Sanchez (mais pas sans jambes) et de faire l'étape : il n' a manqué que quelques centaines de mètres à Frank Schleck pour carboniser Sanchez. Seul résultat tangible à mon avis : Contador ne fait plus peur et son bluff ne fonctionnera plus. S'il ne se refait pas la cerise au plus vite (ce qui est tout à fait possible), non seulement il ne gagnera pas mais même le podium est compromis.
Sinon, Voeckler... Que dire ? Les superlatifs manquent devant à la fois le fantastique travail d'une équipe qui joue habituellement en troisième division, son intelligence de course, la succession des performances des équipiers, la palme revenant à Pierre Rolland qui l'a soutenu jusqu'à la ligne (l'accolade entre les deux était un moment de grande émotion) et bien sûr la résistance incroyable de Thomas qui n'a cédé que sous la flamme rouge, ne lâchant que très peu de temps.
Ce sera compliqué demain si réellement ça flingue à mort entre cadors. Sinon notre Thomas national est bien parti pour porter le paletot jusqu'aux Alpes. Le flingage est néanmoins tout à fait possible, du fait que Contador – logiquement – fait beaucoup moins peur.
Un mot sur Jérémy Roy qui a encore une fois fait 190km en tête. Qui pourra lui mettre dans la tête (il est pourtant ingénieur en génie civil, donc il doit en avoir sous le casque) que coureur cycliste, ce n'est pas pareil qu'homme sandwich ? Cela fait quatre fois qu'il "montre le maillot" pour rien, et c'est sans doute les trois premières qui l'ont empêché de briller totalement aujourd'hui. Repris dans la montée finale, il a fini à l'agonie.
Un énorme bravo à Arnold Jeannesson régulier, pondéré, qui hérite du maillot blanc. Et qu'on espère voir continuer sur cette lancée. N'oublions pas que Pierre Rolland qui a fait un travail de second inouï pour Voeckler est lui aussi bien placé parmi les jeunes.
Arnold : "Ce matin, je n'y croyais pas trop même si je savais que c'était possible. Dans le Tourmalet, j'ai vu que Gesink était en difficulté mais Uran et Taaramae étaient là. Je suis satisfait, il ne manque pas grand chose pour être avec les meilleurs. Ce n'était pas prévu, pas sûr que je fasse le Tour, je pense qu'il (Marc Madiot, ndlr) ne le regrettera pas. Je suis déjà satisfait de prendre ce maillot même si je vais essayer d'améliorer ma place. J'ai fait une bonne première semaine, j'étais surpris d'être à ce niveau. Je pense qu'on va essayer de jouer le général maintenant."
Rien n'est encore joué, pour aucun des quatre maillots. Tant mieux pour le suspens !
Benjamin
Pas de "vélo pour les nuls" aujourd'hui... manque de temps et d'inspiration.
Les miracles seront peut-être pour demain, inspirés par le départ à Lourdes. Encore que si l'on en croit les commentateurs expérimentés, le miracle de la journée est au bénéfice d'un Contador que tous voient plutôt "faible du mollet" et qui n'a pas été véritablement attaqué.
Pour le faire, il fallait de l'audace en plus des mollets. Les frères Schleck, mis à part Frank sur la fin manquaient manifestement d'audace. Au petit jeu de l'observation, ce sont les affaires de notre Voeckler qu'on a, qui vont bien ! Vraiment sympa ce type, avec une équipe merveilleuse ou semble régner une belle entente fraternelle. Pour le reste, ce qui m'impressionne le plus dans les cols, c'est la descente ... L'ascension ? Mon Dieu que ça peut être longuet ! Et puis il y a bien trop de monde !
Le Chat
Le résumé de l'étape :
Demain: