Magazine Golf

Puissance des Dames de Glace

Publié le 16 février 2008 par Brigitte Contois

Aussi motivée que Marie-Antoinette, j'avais prévu d'affronter ma reprise et ma nouvelle manière de jouer ce samedi. Je voulais voir une partie en salon et pas vaincre la peur de la lame. J'y allais le cœur léger (malgré quelques antibiotiques et cortisone d'une bronchite pneumopestocholérique) en essayant de me projeter sur mes sensations et pour ressentir mon jeu tel les beaux reflets du couloir glacé et doré de Versailles. J'avais prévu la tenue de l'ultime et du froid splendide avec pantalon climafit, doudoune et bonnet. Le final ressemblait plus aux protagonistes des bronzés font du golf que d'une production Coppola. Malheureusement devant les champs du golf national vides à cause du gel, je n'espérais pas trouver les faveurs de piété de Saint-Aubin. Malgré la vue des irréductibles golfeurs sur les greens, l'affichage du zéro perdurait vers 10H00. La sortie du véhicule m'a laissé de glace. En moins de 5 minutes, je ne sentais plus mes doigts ni mes mains avec la morsure terrible sur le visage et la sensation d'un masque figeant aussi dépourvu de vie que celui du passage de la grande faucheuse. Le zéro était là et s'affirmait avec un soufflet de vent qui ne laissait pas un mot à la victime. Non pas que j'ai laissé la lâcheté reprendre le dessus mais mon corps devenait aussi vivant qu'une statue de la grande Salle du Louvre. Blancs et figés tels les Apollon et Vénus immortelles, mes os refusaient de bouger. J'ai posé genou à terre devant les Saintes Glaces qui ne m'ont pas permis à Saint-Aubin de jouer avec lui. J'ai fait don de mon bonnet à un des partenaires en promettant de revenir pour le 19ème. Les Saintes Glaces ne m'auraient pas permis de jouer avec mes nouveaux objectifs comme de prendre conscience de mon jeu puisque j'avais mon corps qui me criant " SOS froid trop froid ". J'ai regardé les autres joueurs en me demandait quel pacte secret ils avaient signé avec les Dames du froid pour tenir leur engagement de départ et de s'offrir un jeu agréable. Je n'ai pu jouer dans la Cour de ces grandes maîtresses du temps et de la saison. Elles avaient décidé de réaffirmer leur présence en laissant une vague de parfum de frimas derrière elle comme un tourbillon des entrailles des vieux temps oubliés. Je ne suis pas assez forte pour vaincre leur prédicat. En quittant la plaine de Saint-Aubin et des croisés du fer, j'ai regardé une dernière fois les prédictions de monsieur Celsius : -1. La négative était affichée. Décidément, La grande Galerie était plus que glaciale.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Brigitte Contois 15 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines