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Ce monsieur

Publié le 16 juillet 2011 par Malesherbes

Comme celui que notre bien-aimé souverain a qualifié de collaborateur s’est permis d’utiliser l’expression cavalière de Cette dame pour désigner une possible candidate à l’élection présidentielle, je l’appellerai donc lui-même Ce monsieur.

Ce monsieur semble donc ignorer que, dans notre pays, la nationalité est régie par le droit du sol et non par le droit du sang. Pour être français, il n’est donc pas nécessaire d’exhiber un arbre généalogique remontant aux Croisades. Ne parlons pas non plus des Gaulois qui, si des éléments de leur langue, survivant à la colonisation romaine, sont venus nourrir la nôtre, se sont dans l’imagerie collective approprié la place des Francs, à l’origine du nom de notre patrie.

Je ne sais si les enfants de ce monsieur ont déjà eu à choisir entre la nationalité de leur père ou celle de leur mère, britannique à sa naissance, ou s’ils ont opté pour la double nationalité. Maos comment leur si digne père veut-il qu’on les considère : comme des bi-nationaux ou des demi-français ? Quant à son maître, immigré de seconde génération comme tant d’habitants de nos cités, oublierait-il que, lorsqu’il fut ministre de la République tout comme lorsqu’il se présenta à la présidence de la République il avait été moins longtemps français que présentement Eva Joly ? Et ce dernier daignerait-il nous préciser quelle(s) est ou sont la ou les nationalités présentes de son épouse ?

Eva Joly a soulevé une question qui mérite assurément débat. Mais il est lamentable de voir la droite lui refuser le droit de s’exprimer sur un tel sujet. En 2000, en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo avait fait contester l’ivoirité d’Alassane Ouattara, lui interdisant ainsi d’être candidat à l’élection présidentielle. On connaît maintenant les conséquences tragiques de cette manœuvre. Sont-ce là les méthodes auxquelles cette majorité en péril est prête à recourir ?

Et tous ces thuriféraires de Nicolas Sarkozy qui prétendent qu’Eva Joly n’a pas compris ce qu’étaient les valeurs et l’histoire de la France, ont-ils bronché lorsqu’en juillet 2010, à Grenoble, l’homme qui nous sert de président a sans vergogne violé notre Constitution en oubliant que tous les citoyens français étaient égaux. Réagissent-ils lorsque deux ministres de l’intérieur, le précédent et l’actuel, bafouent les valeurs qu’ils vantent tant ou lorsque des députés de la majorité acclament un polémiste condamné pour discrimination raciale ?  


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