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(Pilote AUS) Crownies : Sex, Lies & Magistrates

Publié le 17 juillet 2011 par Myteleisrich @myteleisrich

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Suits sur USA Network ne vous a pas pleinement convaincu ? Vous cherchez toujours un legal drama divertissant pour l'été ? Voici votre deuxième chance de la saison : en effet, ABC1 a pensé à vous avec le lancement ce jeudi 14 juillet 2011 de sa dernière nouveauté, Crownies, reprenant le surnom que l'on donne aux représentants du ministère public en Australie. Outre une promotion intensive sur le slogan "Sex, Lies & Magistrates", la chaîne a d'ailleurs vu les choses en grand puisqu'elle a commandé pas moins de 22 épisodes pour cette saison 1, une longueur plutôt rare de ce côté-ci de l'hémisphère sud.

A priori, la lecture du synopsis de Crownies me faisait beaucoup penser à la trop tôt disparue Conviction, série américaine sur une bande de jeunes substituts du procureur à laquelle je m'étais attachée. Les deux séries démarrent en effet sur un esprit très similaire, le parallèle se faisant naturellement sans doute aussi parce que leurs recettes sont très semblables. Aucune ne marquera l'histoire du legal drama, mais Crownies a-t-elle les moyens de devenir un divertissement du genre sympathique ? Ce premier double épisode (d'une durée de 1h48), qui fait office de pilote, pose des bases intéressantes, mais peut-être un peu trop quelconque pour pleinement convaincre.

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Crownies nous plonge dans le quotidien des services du bureau du procureur de Sidney, aux côtés de jeunes gens pas encore trentenaires et qui ont encore tout à prouver. Ayant délaissé les bancs de la fac de droit il y a peu, travaillant depuis seulement quelques mois dans ce milieu judiciaire, ils sont encore remplis de certitudes et de préconceptions sur le métier qu'ils ont choisi, mais leur manque d'expérience va rappeler, parfois brutalement, à ces brillants jeunes carriéristes qu'ils ont encore tout à apprendre.
Des questions pratiques, dont les réponses n'étaient pas contenues dans les bouquins qu'ils ont dû dévorer au cours de leurs études, se posent soudain à eux. Comment gérer l'empathie naturelle qu'ils peuvent éprouver face à certaines victimes ? Comment faire la part des choses et laisser leurs sentiments de côté pour raisonner froidement en juriste quand il s'agit d'évaluer le caractère plaidable ou non des cas d'espèce si divers, parfois sordides, qu'ils doivent traiter ? Car s'ils connaissent leurs textes et leurs précédents sur le bout des doigts, le passage de la théorie à la pratique, devant un juge, est aussi un moment de prise de conscience parfois douloureuse de la réalité de leur métier. C'est ainsi que la première plaidoirie fait presque office de bizutage, surtout lorsque des imprévus viennent la perturber.
C'est cette recherche d'équilibre entre une vie professionnelle envahissante et éprouvante, mais aussi une vie personnelle qui ne peut être complètement négligée, que va nous conter Crownies.

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Investissant un terrain connu, aux dynamiques judiciaires très familières pour le téléspectateur, Crownies fait preuve, dans ce pilote, de beaucoup de volontarisme pour installer son cadre, ses enjeux, mais aussi et surtout son ambiance. Parfaitement huilée, dotée de dialogues énergiques, la série alterne les thèmes sérieux et des pointes plus légères permettant d'évacuer la pression. S'imposant dans le registre de la dramédie dynamique, les affaires s'enchaînent et se chevauchent, donnant le rythme à l'épisode.

Il apparaît vite clair que nous sommes plus devant une série sur le milieu judiciaire - et son personnel -, que devant un vrai legal drama procédural. Ne s'arrêtant jamais vraiment sur tous ces cas survolés qui défilent, nos jeunes héros préparant plus souvent les dossiers qu'ils ne les plaident devant la cour, le téléspectateur n'a pas vraiment l'occasion de s'impliquer dans ces histoires, lesquelles sont plus le prétexte de connaître certains personnages, ou de les placer devant des épreuves, que le réel enjeu de l'épisode. Ce choix de narration fonctionne puisque l'ensemble se laisse suivre sans difficulté, ni déplaisir dans le registre du divertissement.

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L'âme de Crownies, ce sont ses personnages. Elle va se concentrer prioritairement sur ces cinq jeunes gens qui ont encore beaucoup à apprendre. Si le pilote évite l'écueil du "premier jour au travail" comme ils sont en place depuis plusieurs mois, c'est cependant de manière assez inégale que chacun va être introduit, avec des storylines à la solidité et à l'intérêt très variables. La série cède souvent à la facilité ; et chacun peine à se dégager des stéréotypes trop unidimensionnels dans lesquels il se retrouve rapidement confiné. C'est sans doute sur cet aspect, parce que ces protagonistes sont si importants pour le futur de la série, que Crownies laisse des regrets et devra s'affiner. 

L'optimisme doit quand même être de rigueur car, ce qui est bon signe, c'est que les passages les plus réussis restent les scènes de groupe, durant lesquelles la tonalité de dramédie décomplexe agréablement des dialogues regorgeant de réparties et de petites piques bien orientées. Ces jeunes gens ont encore tout à apprendre sur la pratique de la loi, mais aussi sur la vie : pendant un bref instant, confrontés aux mêmes doutes, ils délaissent tout instinct carriériste et individualiste pour une forme de solidarité diffuse qui ne dit pas son nom. L'effet golden generation en phase d'apprentissage humanise ainsi cette série qui en a bien besoin : la fidélisation du téléspectateur passe en effet par cet aspect.

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Sur la forme, Crownies adopte un style qui respecte parfaitement sa tonalité de dramédie : on est bien face à du divertissement calibré et maîtrisé. La réalisation est plutôt dynamique, la photographie reste très claire. Le tout est accompagné d'une bande-son très présente, où prédominent des musiques rythmées.  
Enfin, le casting, sans démériter, laisse une impression globalement mitigée. Si aucun acteur ne marque, ni ne s'impose vraiment, je pense qu'ils sont très dépendants de l'écriture de leurs personnages. C'est sans doute ce qui explique que, parmi eux, j'ai retenu et apprécié Ella Scott Lynch et Hamish Michael. A l'opposé, c'est paradoxalement avec la seule tête qui m'était familière, Todd Lasance (Cloudstreet, Rescue Special Ops) que j'ai eu le plus de difficulté. On retrouve aussi Andrea Demetriades, Indiana Evans (H2O : Just Add Water), Jeanette Cronin, Marta Dusseldorp, Lewis Fitz-Gerald, Peter Kowitz ou encore Jerome Ehlers.

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Bilan : Plus qu'un legal drama procédural, Crownies relate avant tout l'histoire de cinq jeunes gens trouvant leurs marques au bureau du procureur, cherchant à équilibrer vie professionnelle et vie personnelle. Sans ambition particulière pour exploiter le volet judiciaire au-delà d'une toile de fond servant de révélateur aux personnages, elle s'impose comme une dramédie, sans doute prévisible, mais assurément bien huilée et efficace. Un peu plus de spontanéité et une dimension humaine moins inégale seront sans doute nécessaires pour tenir la durée des 22 épisodes. Reste que pour le moment, Crownies est un divertissement rythmé qui se visionne sans déplaisir. Pourquoi pas en cette période estivale ?

NOTE : 6,25/10


La bande-annonce de la série :


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